Araks Sahakyan veut « profiter de la vague du moment ». La jeune artiste a présenté au public, mardi 7 décembre, à la Fondation Fiminco à Romainville (Seine-Saint-Denis), sa vaste installation de dessins grand format Transits qui lui a valu d’être lauréate de la troisième promotion (2020) du Fonds régional pour les talents émergents (FoRTE), portée par Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. Comme cette jeune plasticienne, ils sont sept dans la catégorie arts visuels à faire partie des grands gagnants de ce projet.
Créé en 2017, ce concours récompense chaque année le travail de jeunes artistes français et étrangers sur des critères de sélection assez précis : être un jeune artiste (moins de 30 ans), diplômé ou ayant suivi une formation qualifiante et être accompagné par une structure professionnalisante. Les sept lauréats sélectionnés dans chaque catégorie reçoivent la somme de 25 000 euros (50 000 euros s’ils sont subventionnés). « Quand les artistes ne créent pas, ils sont obligés d’avoir un petit boulot à côté. Il nous est apparu nécessaire de créer ce fonds pour les aider financièrement », explique Alpar Ok, chef du service éducation artistique et culturelle, arts visuels et jeune création de la région Ile-de-France.
Les dessins d’Araks Sahakyan réalisés au feutre invitent les spectateurs dans des paysages aux motifs floraux et géométriques inspirés des arts décoratifs et de l’art du tapis
Dans la large salle à la blancheur virginale de la Fondation Fiminco, les œuvres d’Araks Sahakyan détonnent : des dessins réalisés au feutre invitent les spectateurs dans des paysages aux motifs floraux et géométriques inspirés des arts décoratifs et de l’art du tapis où le bleu turquoise de la mer se mêle aux couleurs vives de lotissements. C’est logiquement dans l’enceinte du centre d’art de l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, qui l’a accompagnée tout au long du concours, qu’elle a décidé d’exposer ses œuvres pour la première fois.
« La bourse FoRTE m’a permis de réaliser ma première exposition personnelle, déclare-t-elle, dans une exposition collective, les regards des gens ne sont pas les mêmes. » Avec les 25 000 euros qu’elle a reçus, elle a réalisé un tapis de deux mètres sur trois. La jeune femme est aujourd’hui en résidence au Musée de la tapisserie et des arts textiles, et elle fourmille de projets. Il en est un qu’elle porte avec une fierté particulière : sa participation à une exposition à Venise en parallèle de la Biennale, où les visiteurs pourront admirer une de ses œuvres, Las ventanas de mi casa (« les fenêtres de ma maison »).
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