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La difficile entrée en scène des jeunes diplômés du cirque

Embouteillage de spectacles, annulations d’événements, salaires en baisse... Les débuts de carrière des jeunes circassiens sont devenus encore plus compliqués depuis la crise sanitaire.

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Publié le 19 décembre 2021 à 05h00

Temps de Lecture 5 min.

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Cirque

Début 2020, les jeunes acrobates, équilibristes, voltigeurs, ou jongleurs de l’école supérieure du Centre national des arts du cirque (CNAC) commençaient la tournée de fin d’études avec enthousiasme. Puis le Covid-19 est arrivé, le confinement aux trousses. « On commençait enfin à voler de nos propres ailes, la crise sanitaire a plombé nos premiers pas sur le marché du travail », se souvient Marica Marinoni, artiste de roue Cyr, cet immense cerceau. Depuis, elle travaille pour une grosse compagnie et estime bien s’en sortir, mais « il y a eu beaucoup de reports de spectacles, moins de résidences, d’événements et d’auditions, certains ont eu du mal à trouver du travail ». La situation s’est améliorée, mais la reprogrammation de spectacles crée un goulot d’étranglement qui complique l’insertion professionnelle de certains ou bride leur volonté de créer de nouvelles pièces.

Chaque année, ils sont entre 100 et 150 à sortir d’une école professionnelle reconnue, dont un peu plus d’une trentaine avec un diplôme national supérieur professionnel d’artiste de cirque (DNSP-AC). Délivré après trois ans d’études exigeantes par les trois écoles supérieures des arts du cirque en France – le CNAC (Châlons-en-Champagne), l’Académie Fratellini (Saint-Denis) et l’Esacto’Lido (Toulouse) –, il correspond à un bac + 3. La sélection est drastique : 200 candidatures pour dix à quinze places par concours, dans un secteur où les plus belles places sont, là aussi, rares. La France compte ainsi 1 889 artistes de cirque pour environ 500 compagnies aux moyens très disparates, selon le ministère de la culture.

Jongler avec les casquettes

A ces difficultés conjoncturelles s’ajoute une complexification de l’insertion professionnelle depuis une dizaine d’années. « Les pionniers ont bénéficié du mouvement de structuration du secteur, avec une croissance des subventions accordées aux compagnies, et une concurrence limitée. C’est avec l’accroissement des effectifs, lié notamment à l’avènement des écoles, que l’insertion professionnelle est devenue plus concurrentielle, plus compliquée, d’autant plus qu’on observe une tendance à la diminution du nombre moyen de cachets et des revenus », explique Marine Cordier, maîtresse de conférences en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) à l’université de Nanterre et autrice d’Etre artiste de cirque (éditions Lieux dits).

Coautrice de cet ouvrage et maîtresse de conférences à la faculté des sciences du sport de Toulouse, Emilie Salaméro souligne aussi un repositionnement de l’identité du métier : « Avant, créer sa propre compagnie était un peu la voie royale, mais aujourd’hui ce n’est plus si facile de se faire repérer parmi tout ce qui existe, et les écoles incitent donc à être aussi interprète. » Pour durer, développer un profil « multicasquettes » dans les arts du cirque ou sur d’autres activités (enseignement, technique régie, son) peut devenir indispensable.

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