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Violences sexuelles

#MeTooThéâtre: le dilemme cornélien de la déprogrammation

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Alors qu’enfle la vague de protestation dans le milieu du spectacle, la question de déprogrammer des metteurs en scène accusés de violences sexuelles agite le secteur, qui cherche la juste articulation entre respect de la présomption d’innocence et soutien aux combats féministes.
par Ève Beauvallet
publié le 19 décembre 2021 à 20h41

Faut-il déprogrammer la pièce de Michel Didym ? Faut-il «canceller» Jan Fabre ? Faut-il suspendre la production du spectacle de Jean-Pierre Baro ? Ces trois hommes ont en commun d’être metteurs en scène, diversement reconnus sur le plan international, mais aussi d’être ou d’avoir récemment été accusés de violences sexuelles. Trois dossiers donc, pour trois tempos judiciaires différents : alors que Jan Fabre, superstar de la scène flamande, doit comparaître en mars devant le tribunal correctionnel d’Anvers pour «violence», «harcèlement sexuel au travail» et «attentat à la pudeur», une enquête préliminaire a été ouverte à la suite des accusations pesant sur l’ancien directeur du Centre dramatique national de Nancy Michel Didym. Concernant Jean-Pierre Baro, la plainte pour viol déposée à son encontre a beau avoir été classée sans suite en 2019, le sort réservé à ses œuvres agite également le secteur.

Derrière ces hommes, en effet, des spectacles, en tournée ou en cours de production. Et derrière ces spectacles, des directeurs de théâtre soumis à des dilemmes éthiques en forme de nœuds de cerveaux. «Putain, quel merdier, nous s

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