Le salut à l’école viendra-t-il d’une politique de dépistage accrue ? Un variant en croise un autre – Omicron gagnant du terrain sur Delta –, et l’éducation nationale, à quelques jours de la rentrée, maintient son cap : tester les écoliers pour éviter les fermetures de classe.
Et même, si possible, les tester davantage : « Pour revenir à l’école, il faudra présenter au moins deux fois un test négatif à plusieurs jours d’intervalle », avait fait savoir le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, le 28 décembre sur France Inter, au lendemain de l’annonce par le gouvernement du maintien du protocole sanitaire à des niveaux inchangés. Jusqu’à présent, un écolier devait présenter un seul test négatif pour revenir en cours quand un cas de Covid était repéré dans sa classe – le second test n’étant que conseillé. Ils passeront à « trois tests consécutifs en janvier », vient d’annoncer, ce dimanche 2 janvier, veille de rentrée, le ministre de la santé, Olivier Véran, dans un entretien donné au « JDD ». L’hebdomadaire en précise le nature et le rythme : un test PCR ou antigénique « immédiat » (à l’annonce d’un cas de Covid en classe), sera suivi de deux autotests à « J+2 » et à « J+4 ». S’ils sont négatifs, une déclaration sur l’honneur des parents sera faite en ce sens, et l’élève restera en cours.
Les enseignants, qui ont bien en tête les temps d’incubation du virus, y voient plutôt une bonne nouvelle. Reste que ces précisions viennent tard. M. Blanquer, dont on attend une communication officielle lundi 3 janvier, avait reconnu sur France Inter que le projet devait encore être « affiné », en lien avec le conseil scientifique et la Haute Autorité de santé. « Omicron rebat les cartes de la doctrine en matière de définition des cas contact, des mises à l’isolement et donc, aussi, de l’intervalle des tests, justifiait-on, jeudi 30 décembre au soir, dans l’entourage du ministre. On attend sous peu ces clarifications pour pouvoir les décliner dans l’éducation nationale. Les changements attendus pour les publics scolaires ne pourront être annoncés qu’après. » C’est chose faite.
Une campagne laborieuse
En fin de semaine ? En amont ou dans la foulée de la rentrée ? Conviés, ce même jeudi, à une visioconférence avec le cabinet Blanquer, les représentants des syndicats d’enseignants n’en ont guère appris davantage en matière de dépistage. « Sans les arbitrages scientifiques et politiques attendus, on n’avance pas, confiait Catherine Nave-Bekhti, du syndicat SGEN-CFDT, au sortir de la réunion. Le cadrage reste flou, et cela n’aide pas la communauté éducative à se projeter. » « Difficile d’aborder la rentrée avec optimisme, témoigne dans la même veine Guislaine David, du SNUipp-FSU, syndicat majoritaire qui a déposé une « alerte sociale ». Les collègues s’apprêtent à reprendre leur classe dans les conditions comparables à celles précédant Noël. »
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