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Covid : le secteur événementiel n'en peut plus du stop-and-go

C'est l'incompréhension pour une filière qui ne sait pas encore comment les dernières mesures sanitaires du gouvernement vont s'appliquer à elle, notamment la jauge de 2.000 personnes en intérieur. Pour le seul mois de janvier, 130 événements ont été annulés engendrant une perte d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires.

M & O, le salon international de la decoration, du cadeau et des arts de la table qui se tient deux fois par an à Villepinte, a été reporté de janvier à mars.
M & O, le salon international de la decoration, du cadeau et des arts de la table qui se tient deux fois par an à Villepinte, a été reporté de janvier à mars. (SIPA)

Par Martine Robert

Publié le 29 déc. 2021 à 12:17Mis à jour le 29 déc. 2021 à 12:44

Lundi, les annonces du Premier ministre et du ministre de la Santé concernant les restrictions de jauge applicables dès le 3 janvier et pour trois semaines au moins en vue de canaliser Omicron, sont venues doucher un secteur de l'événementiel déjà durement éprouvé. « Malgré nos nombreux échanges avec le gouvernement, l'annonce que les grands rassemblements seraient limités à 2 000 personnes en intérieur et 5 000 personnes en extérieur a stupéfié. Elle met à nouveau en péril les foires, salons, congrès, événements d'entreprises et sportifs » a réagi mardi soir l'Unimev, Union des métiers de l'événement.

« En un an et demi de crise, nous n'avons jamais connu une telle mesure, aussi soudaine et disproportionnée. Les conséquences seront terribles, et nous demandons des compensations à l'image du modèle italien » pointent Renaud Hamaide et Pierre-Louis Roucaries, présidents de l'Unimev, et par ailleurs à la tête de Comexposium pour le premier, de l'Office du tourisme et des congrès de Mandelieu-La Napoule pour le second. L'Italie a opté pour une couverture du manque à gagner rétroactive et prolongée un trimestre après la reprise possible en configuration normale.

Pénalisés dans tous les cas

Le comble pour le secteur, c'est le flou dans lequel il est plongé, faute de la publication ce mercredi d'un décret qui aurait pu clarifier la donne. Pour Frédéric Pitrou, délégué général de l'Unimev, la filière ne sait même pas encore précisément à quelle sauce elle va être mangée. « Soit nous sommes concernés par ces mesures et peu d'événements pourront se tenir. Soit nous ne le sommes pas mais le fait de renforcer le télétravail ne va pas inciter les entreprises à participer à des événements ! On est pénalisé dans tous les cas ».

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Pour le seul mois de janvier 2022, ce sont déjà 130 événements annulés, une perte de chiffre d'affaires de l'ordre du milliard d'euros et autant en retombées économiques manquantes pour les territoires, assure l'association. L'énorme salon Maison & Objet a par exemple déjà annoncé son report de janvier à fin mars, tout comme le Festival de la BD d'Angoulême qui représente également un marché clé pour la bande dessinée.

Mieux soutenir les ETI

« Depuis la courte reprise de nos activités, nous avons su démontrer notre capacité d'adaptation grâce à des protocoles sanitaires stricts et rassurants. Mais le stop and go récurrent est ingérable pour un secteur qui a besoin de visibilité sur plusieurs mois à l'avance » martèle l'Unimev.

Depuis deux ans, l'activité événementielle est quasiment à l'arrêt et enregistre des pertes abyssales. Même bien accompagné par le gouvernement, le secteur craint une perte de confiance à chaque nouvelle mesure, avec un risque que le distanciel grignote toujours plus de terrain au présentiel.

L'Unimev a d'ores et déjà demandé des contreparties à ces contraintes supplémentaires, et notamment que cesse la discrimination entre les PME et les ETI. Alors que ces derniers sont des moteurs pour la filière, les plafonds d'aide sont fixés à des montants trop bas pour eux (1,8 million puis 2,3 millions); calculés au niveau des groupes, ils pénalisent des poids lourds tels que GL events, Comexposium, Viparis. Et ces ETI sont exclus des exonérations de charges sociales.

Mesures structurelles

Pour tous, l'Unimev réclame l'exonération des charges patronales et l'aide aux paiements des charges salariales dès décembre 2021 et cela jusqu'à un trimestre après la reprise, sans condition de perte de chiffre d'affaires.

L'organisme demande aussi que soit restaurée l'activité partielle sans reste à charge avec un seuil d'éligibilité de maximum 50 % de perte de revenu, et le recul des échéances du PGE.

L'Unimev espère rencontrer le ministre de l'Economie la semaine prochaine afin de mettre en place au plus vite des mesures structurelles.

Martine Robert

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