En visite à l’entreprise Votat, spécialisée dans les pièces métalliques pour l’industrie automobile, à Pont-Sainte-Maxence (Oise), la ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé, jeudi 16 décembre, un plan d’accompagnement dans la transition de l’automobile, des sous-traitants, des salariés et des territoires, dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Un nouveau fonds de soutien pour la diversification des entreprises sous-traitantes, doté de 300 millions d’euros, sera notamment mis en place.
Ces annonces interviennent alors que les alertes se multiplient sur la situation des équipementiers et des fournisseurs automobiles français. En témoignent d’abord les fermetures de sites. Celle de la fonderie SAM de Decazeville (Aveyron), entérinée fin novembre. Mais aussi, moins médiatisées, celle à venir de l’usine Mahle, qui fabrique des coussinets pour moteurs thermiques et emploie 110 personnes à Chavanod (Haute-Savoie), et Benteler, 400 salariés qui fabriquent des châssis et pièces mécaniques à Migennes (Yonne). Ils espèrent un repreneur.
Avant eux, les fonderies Fonte du Poitou à Ingrandes (Vienne) et MBF Aluminium à Saint-Claude (Jura), ou l’usine Borgwarner d’Eyrein (Corrèze) ont fermé leurs portes. D’autres ont réduit leurs effectifs : l’accord signé le 9 décembre chez Bosch, à Rodez (Aveyron), entérine la suppression de 750 emplois, sur 1 250.
Pire année depuis la crise de 2009
Selon les données compilées par le cabinet Trendeo, 2 865 emplois ont été supprimés chez les sous-traitants automobiles français depuis le début 2021. Pire année depuis la crise de 2009.
Parallèlement, des inquiétudes se font jour, comme chez LSI (ex-GM&S) à La Souterraine (Creuse), ou Marelli Automotive Lighting, à Saint-Julien-du-Sault (Yonne) dont les salariés ont fait une semaine de grève. Il y en a bien d’autres. « Beaucoup de sous-traitants, qui sont assez discrets, nous disent : “On ne va pas pouvoir tenir !” », alertait le député LRM Guillaume Kasbarian, présidant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la désindustrialisation, le 4 novembre.
L’accélération du passage du thermique à l’électrique dans le cadre de la transition écologique a mis tout le secteur automobile sous tension. Non seulement elle menace à moyen terme les sites qui produisent des pièces directement liées à la motorisation thermique s’ils ne parviennent pas à se diversifier, mais elle a un coût. Plus cher à produire, les véhicules hybrides et électriques mettent au défi les constructeurs de trouver comment minimiser le prix de vente au consommateur.
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