Malgré le variant Omicron, malgré la crise de production, malgré les difficultés à faire franchir les frontières à des équipes entières, une partie non négligeable de l’industrie automobile se retrouve au salon mondial de la haute technologie, le Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, qui ouvre ses portes à la presse le lundi 3 janvier. Les grands fabricants de voitures sont venus faire allégeance à l’univers des start-up, de l’intelligence artificielle, des algorithmes, marquant par ce geste leur dépendance toujours grandissante à l’industrie du logiciel.
Certes, avec cinq exposants, la présence des constructeurs de rang mondial est, cette année, modeste. Les géants Toyota, Volkswagen, Renault-Nissan sont absents, et les CES de 2017 à 2020 furent des rendez-vous de la tech automobile plus flamboyants que celui d’aujourd’hui. Pourtant, ce millésime 2022 (2021 s’est tenu en version numérique seulement) voit arriver des exposants comme Stellantis ou Hyundai, qui avaient boudé les grands salons mondiaux ces dernières années. Sont aussi présents le premier constructeur américain, General Motors, et les champions de l’automobile haut de gamme que sont BMW et Mercedes, sans compter quelques start-up se rêvant en Tesla des années 2020 (Fisker, VinFast…).
Mais ce sont surtout les grands équipementiers automobiles qui font du CES de Las Vegas un quasi-salon automobile. A l’exception du français Faurecia et du japonais Aisin, le top 10 des fournisseurs majeurs de l’industrie a fait le voyage dans le Nevada : les Bosch, Continental, ZF, Magna, Denso, Hyundai Mobis… Côté tricolore, Valeo vient présenter ses technologies de moteur électrique développées dans sa coentreprise avec Siemens, son lidar (scanner laser) longue portée de troisième génération ainsi qu’un tout nouveau lidar à vision proche, autant d’objets indispensables à la conduite autonome avancée.
Un avion moderne contiendrait 17 millions de lignes de code informatique quand une voiture en comporterait de 70 millions à 100 millions
« Les logiciels et les applications représentent déjà – pour certains modèles de certaines marques – plus de la moitié de la valeur du véhicule, explique Laurent Petizon, directeur général pour la France du cabinet de conseil AlixPartners. D’ici dix ans, 50 %, ce sera un niveau moyen pour toute l’industrie automobile, soit l’équivalent de ce que l’on connaît aujourd’hui dans l’aéronautique. » Et encore… Un chiffre circule dans le milieu : un avion moderne contiendrait 17 millions de lignes de code informatique quand une voiture en comporterait de 70 millions à 100 millions.
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