Paris : les étudiants de la Sorbonne ne désarment pas contre les partiels en présentiel

Alors que les étudiants rentrent dans leur semaine d’examens, ils craignent toujours un cluster géant. Etudiants, professeurs et syndicats s’inquiètent aussi des risques sanitaires.

 C’est dans cet amphithéâtre du centre René-Cassin de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rue Saint-Hyppolite à Paris (13e), qu’a eu lieu le cours polémique (Illustration).
C’est dans cet amphithéâtre du centre René-Cassin de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rue Saint-Hyppolite à Paris (13e), qu’a eu lieu le cours polémique (Illustration).

    Un référé en urgence au tribunal administratif demandant des examens en distanciel, une pétition qui a recueilli 8 400 signatures, des menaces de blocus de salles d’examen, des tracts, des questions, un climat anxiogène, une réunion ce mardi 11 janvier qui promet d’être houleuse…

    Alors que c’est ouverte la session des partiels de rentrée, à Paris, l’inquiétude et la gronde des étudiants, particulièrement à Paris 1 Panthéon Sorbonne, professeurs, organisations, syndicats montent.

    Une lettre au ministre restée sans réponse

    « Ce n’est pas faute d’avoir prévenu les présidences d’université et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, s’agace Anne Roger, enseignante-chercheuse à Lyon 1 et porte-parole du Snesup-FSU, syndicat du supérieur. Tout le monde savait qu’il y aurait un problème à la rentrée, un risque de cluster. On a écrit à la ministre le 1er décembre. Notre lettre est restée sans réponse ! ».

    Le soir de Noël, l’UNEF de Paris 1 Panthéon Sorbonne, avait pris le relais, interpellant la présidence de l’université sur cette « catastrophe sanitaire qui pourrait arriver ». Des étudiants confessaient vouloir se présenter aux examens, en amphithéâtre, même malades. Rien que pour le Panthéon Sorbonne, quelque 800 étudiants se déclaraient contaminés. Pour beaucoup, la session de rattrapage de juin serait préjudiciable ou carrément trop tardive dans leur cursus. Le 29 décembre, sous pression, la ministre réagissait et les universités annonçaient des séances de rattrapage « achevées avant les vacances d’hiver », promet la présidence à Panthéon Sorbonne.

    Des étudiants plus ou moins sérieux avec la Covid

    Ce mardi, dans le petit amphi Cassin, aux Gobelins (XIIIe), Cécile*, étudiante en droit à Panthéon Sorbonne, racontait son partiel de trois heures : « On était une place sur deux. Ça, c’est bien. On avait tous des masques. En revanche, dans la queue pour rentrer, on a attendu serrés comme des sardines. Il n’y avait pas de gel. Un prof de TD avait son masque sous le nez. Et j’ai découvert une étudiante qui nous a dit qu’elle avait le Covid mais qu’elle s’en fichait ».

    « On va tout droit dans le mur, regrette Mélanie Luce, présidente de l’UNEF, parce que le gouvernement n’a pas anticipé et qu’on est dans l’improvisation. »

    De leurs côtés, les professeurs regrettent « un timing trop serré pour organiser la session de substitution, une surcharge de travail pour les enseignants et une grosse pression ». « On fait comment ?, s’interroge Anne Roger. On refait des sujets ? On décale les cours du second semestre ? »

    Reste aussi la question des justificatifs des absents. Pour les étudiants contaminés au Covid, il faudra « une attestation de test positif, courrier ou message de l’Assurance maladie, certificat médical », prévient Panthéon Sorbonne. Pour les cas contacts, une déclaration sur l’honneur. « Et dans ce chaos, pour ceux qui auront une gastro, glisse malicieusement une professeur, ou qui n’auront pas assez révisé, une attestation sur l’honneur ? »