Quitter le foyer parental est un horizon de plus en plus lointain pour les jeunes en fin d’études. Une note du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq), publiée mi-décembre, scrute trois générations sorties d’études en 1998, 2004 et 2010, pour identifier de grandes tendances.
Selon les auteurs, Alexie Robert et Emmanuel Sulzer, des similitudes se font jour entre les trois cohortes, notamment le fait que les jeunes les plus diplômés accèdent plus vite à l’autonomie résidentielle et sont peu nombreux à demeurer chez leurs parents tout au long des cinq années qui suivent la fin de leurs études (3 % des diplômés de niveau bac + 5 ou plus). De même, « plus leur niveau de diplôme est élevé, plus les jeunes ont tendance à avoir décohabité avant même la fin de leurs études », ce qui est le cas pour sept jeunes sur dix sortant de l’enseignement supérieur long.
Autre tendance, les jeunes filles quittent plus souvent le foyer parental à la faveur d’une mise en couple, plus précoce que pour les hommes. « Les décohabitations vers un habitat en couple représentent pour chaque année et chaque génération 60 % des décohabitations féminines entre la première et la cinquième année après la fin des études, contre 35 % à 50 % chez les hommes », détaille la note.
Augmentation du recours aux CDD
Globalement, l’ensemble de la génération 2010 habite plus longtemps avec ses parents que les précédentes. Le Cereq avance plusieurs explications comme les marchés du logement et du travail moins favorables au début des années 2010 qu’à la fin des années 1990 et l’augmentation du recours aux embauches en contrat à durée déterminée (CDD). « Les jeunes de la génération 2010 habitant chez leurs parents à la fin des études sont plus nombreux à y vivre encore cinq ans après, qu’ils n’aient jamais quitté le domicile parental ou qu’ils y soient revenus », relèvent les auteurs. Cela concerne 43 % d’entre eux, contre 39 % pour la génération 2004 et 35 % pour celle de 1998.
Le phénomène de retour au domicile parental n’a quant à lui « rien de marginal », poursuit le Cereq qui souligne qu’« un premier départ du domicile parental sur dix s’avère provisoire pour les trois générations étudiées ». A parcours professionnel identique, les jeunes sortis de formation initiale en 2010 et ayant quitté le domicile parental par la suite ont 1,4 fois plus de chances de recohabiter au cours des cinq ans suivants que ceux sortis en 1998. « Le contexte économique implique que, même lorsque l’on a connu une situation (hors études) favorisant la décohabitation, elle ne prémunit pas de devoir retourner vivre chez ses parents à la suite de difficultés sur le marché du travail », conclut la note.
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