Menu
Libération
Reportage

Guerre d’Algérie : «J’ai découvert grâce à l’école que mon grand-père était harki»

Article réservé aux abonnés
Guerre d'Algérie (1954-1962), un conflit historiquedossier
Yanis, Marine et Sarah ont découvert l’histoire de leurs aïeux avec leurs cours de lycée sur la guerre d’Algérie. Un sujet souvent tabou dans les familles et que l’école peine à faire émerger.
par Nina Jackowski
publié le 9 janvier 2022 à 19h04

«Madame, les harkis, ce sont des vendus ?» Il peut être difficile d’être descendant de ces ex-supplétifs algériens enrôlés dans l’armée française pendant la guerre (1954-1962). Elève en classe de terminale professionnelle au lycée Maurice-Genevoix de Marignane, près de Marseille, Salim, 16 ans, n’en démord pas : «Moi, mon grand-père, il était du côté du FLN [Front de libération nationale, ndlr]. Et il m’a dit que les harkis, c’est des traîtres.» Seul Enzo, survêt bleu électrique, baskets acier, ose le contredire. «Ton grand-père, il aurait pu être du côté des harkis, tu sais pas frérot !» Valérie Durey, leur professeure d’histoire-géo, vingt-cinq ans devant le tableau, confirme que ce chapitre sur le conflit est toujours «difficile à aborder».

«Cette histoire est totalement méconnue des Français», soutenait le 18 novembre à l’Assemblée la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, Geneviève Darrieussecq. Elle précisait travailler avec le ministre de l’Education nationale pour «sensibiliser davantage les professeurs […] afin qu’ils puissent transmettre cette histoire à leurs élèves», lors de l’examen du projet de loi de «reconnaissance et de réparation» envers les harkis. Mercredi, la commission des affaires sociales d

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique