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Centrale nucléaire souterraine CHOOZ-A (Chooz, Ardennes) en démantèlement, le 15 décembre 2021.
L’une des galeries souterraines d’accès à l’ancienne centrale nucléaire CHOOZ-A.
ANTONIN LAINE POUR « LE MONDE »

Nucléaire : une filière du démantèlement encore à construire

Par 
Publié le 07 janvier 2022 à 11h00

Temps de Lecture 7 min.

Moins de quatre décennies : c’est le temps qu’il a fallu à la France pour construire son parc nucléaire aujourd’hui en fonctionnement. En quête d’indépendance électrique, le pays a mis en service cinquante-huit réacteurs entre la fin des années 1970 et la veille de l’an 2000. Mais, à l’heure où l’exécutif projette de nouvelles unités, une question s’impose déjà en sens inverse : combien de temps faudra-t-il pour déconstruire tout ou une partie du parc ? Combien de temps pour évacuer tous les déchets, radioactifs ou conventionnels ?

Sur décision politique, les deux réacteurs à eau pressurisée de Fessenheim (Haut-Rhin) ont cessé leur activité dès 2020. Bien qu’il n’existe aucune limite précise d’âge, douze autres sont aussi promis à la fermeture d’ici à 2035, selon la programmation pluriannuelle de l’énergie, feuille de route gouvernementale.

Construction, exploitation, déconstruction. Si l’industrie française a déjà bien structuré les deux premières étapes pour ses centrales nucléaires, la dernière demeure en suspens. « Un travail important reste à faire pour développer une filière nucléaire du démantèlement », poursuit cette même programmation pluriannuelle. La CGT, organisation syndicale majoritaire dans la branche de l’électricité, demande une maîtrise publique. Sans recourir à une « externalisation » à tout crin des activités, fait valoir Virginie Neumayer, représentante des salariés du groupe EDF, exploitant des centrales.

Un rapport, remis en 2020 au ministère de la transition écologique et à celui de l’économie et des finances, fait part d’un « marché mondial ». Soit, entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie, « déjà plus de cent cinquante réacteurs arrêtés (auxquels il faut ajouter de nombreuses installations de recherche et d’importantes unités du cycle du combustible) » – certains de ces réacteurs, aux Etats-Unis, étant déjà parvenus à leur démantèlement intégral.

Un secteur encore peu rentable

Tous pays confondus, quelque quatre cent cinquante autres « seront progressivement arrêtés au cours des cinquante prochaines années, auxquels il faudra ajouter ultérieurement tous ceux qui sont en construction ou en projet », poursuit le document. Encore vagues, les estimations d’un chiffre d’affaires global peuvent aller du simple au double : entre 300 milliards et 600 milliards d’euros sur un siècle.

Du personnel travaille au démantèlement du site dans la « caverne » qui abritait les pompes à vapeur de l’ancienne centrale atomique CHOOZ-A, de Chooz (Ardennes), le 15 décembre 2021.

Qui dit marché, dit souvent salon. En septembre 2021, la Société française d’énergie nucléaire a choisi le Palais des papes d’Avignon pour sa « conférence internationale sur les défis du démantèlement », en anglais dans le texte. Trois jours pour rassembler divers acteurs du secteur. Le groupe EDF, outre l’exploitation de ses centrales, ambitionne aussi d’exporter ses activités de traitement de déchets radioactifs et de démantèlement. Il a créé une filiale à cette fin en 2016, Cyclife.

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