Ils l’attendaient impatiemment. Les infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat (IADE) ont pu lire, mercredi 5 janvier, le rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), commandé par le ministre de la santé, Olivier Véran, dans un contexte d’amélioration de l’accès aux soins et de revendications d’autonomie des professionnels paramédicaux. En grève depuis novembre 2021 pour dénoncer un manque de reconnaissance de leur profession, les IADE sont globalement satisfaits des conclusions tirées par le rapport, contrairement aux médecins anesthésistes-réanimateurs, inquiets de voir leur métier « bradé ».
Les revendications des IADE sont avant tout statutaires. Ils estiment que le simple statut d’infirmier ne correspond ni à la réalité de leur quotidien ni à l’étendue de leurs compétences. Ils réclament l’accès à celui d’infirmier en pratique avancée (IPA), créé en 2016. Accessible à bac + 5, la profession d’IPA est, en quelque sorte, un intermédiaire entre l’infirmier en soins généraux et le médecin. Censés améliorer l’accès aux soins, notamment pour les malades chroniques, les IPA peuvent se voir confier le suivi de patients et ainsi renouveler, adapter, voire prescrire des traitements. En 2021, l’objectif du ministère de la santé était d’en former 1 000 nouveaux.
« Couteaux suisses de la pandémie »
Le sentiment d’exclusion des IADE, « premiers professionnels paramédicaux mastérisés », selon les termes de Christophe Paysant, grandit donc depuis l’apparition de ces nouveaux super-infirmiers. « Pour l’instant, nous n’avons pas de statut où l’on est reconnu à notre juste valeur et où la plus-value qu’on apporte au système de santé est valorisée. On manque de visibilité, notre profession est méconnue du public », regrette le président du Syndicat national des infirmiers anesthésistes. Un sentiment de manque de reconnaissance cristallisé par la pandémie, lors de laquelle les IADE ont été en première ligne.
En plus d’accompagner les médecins anesthésistes-réanimateurs dans les blocs opératoires, les IADE peuvent intervenir dans les services SAMU-SMUR, en réanimation et dans le traitement de la douleur. « C’est cette pluricompétence qui a fait de nous des amortisseurs de la crise sanitaire », juge le président du syndicat. « On a été la première profession paramédicale à prendre en charge les malades en détresse respiratoire », insiste, de son côté, Aurélie Langlet, infirmière anesthésiste à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et membre du collectif des infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat d’Ile-de-France.
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