C’est le casse-tête du moment dans les rectorats. Comment remplacer les nombreux enseignants absents du fait de la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 ? Le ministère en a dénombré environ 8 % (soit plus de 68 000 enseignants) la première semaine de janvier et s’attend à un pic de 15 % d’absence. Les non-remplacements conduisent à des fermetures de classe dans le premier degré et participent à la désorganisation générale dans les établissements scolaires.
Jean-Michel Blanquer a toutefois minimisé ce problème lors de l’émission « Les 4 Vérités » sur France 2, lundi 10 janvier : « Notre principale problématique la semaine dernière n’a pas été du côté des professeurs absents (…) mais du côté des files d’attente devant les pharmacies » pour faire tester les enfants. Six mille postes de remplaçants ont été débloqués, prioritairement dans le premier degré, a-t-il assuré. Des moyens supplémentaires qui sont encore peu visibles sur le terrain, de l’avis des différents syndicats.
« Tous les leviers sont mobilisés », assure-t-on au ministère. Et d’égrener, entre autres solutions, la suspension de la formation continue pour éviter de générer des absences, l’abaissement du niveau de recrutement de bac + 3 à bac + 2, l’adaptation de la rémunération dans certaines disciplines qui connaissent une pénurie de compétences, l’appel à des jeunes retraités… Le numérique est aussi appelé à la rescousse avec les ressources pédagogiques du Centre national d’enseignement à distance. Depuis le 1er janvier, les assistants d’éducation peuvent faire des heures supplémentaires rémunérées pour assurer du tutorat sur ces activités numériques. Le ministère de l’éducation nationale met également en avant l’application Andjaro, en cours d’expérimentation dans seize départements, pour optimiser la gestion des remplacements.
« Ils n’ont pas envie de rempiler »
Dans l’académie de Grenoble, 52 contractuels ont été recrutés en une semaine par une multiplicité de canaux. Un appel a été lancé sur les réseaux sociaux avec un formulaire à remplir pour candidater. Les étudiants de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation ont été appelés en renfort, tout comme les enseignants à temps partiel. Autre voie explorée : une campagne téléphonique est en cours pour mobiliser les 1 700 enseignants à la retraite depuis moins de deux ans. Trente ont donné leur accord pour le moment. « Le plus compliqué est de faire correspondre l’offre à la demande sur tous les territoires », souligne la rectrice, Hélène Insel. Le rectorat fait d’ailleurs appel à des cadres administratifs en retraite pour coordonner ces différentes actions.
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