Audiences radio : France Inter caracole toujours en tête
France Inter reste la leader incontestée des stations sur la nouvelle vague d'audience Médiamétrie portant sur novembre-décembre. RTL retrouve des couleurs mais uniquement en part d'audience. Europe 1 recule de nouveau.
Par Marina Alcaraz
Le média radio reprend quelques couleurs avec 429.000 auditeurs de plus, portant le total à 40,8 millions, selon la dernière vague d'audience radio de Médiamétrie sur la période novembre-décembre. Une vraie performance alors que le média n'avait pas progressé sur une base annuelle depuis avril-juin 2018 .
Il avait été largement affecté par les restrictions liées à la crise sanitaire alors que la radio s'écoute beaucoup en voiture (environ la moitié de l'écoute). « Et l'élection présidentielle devrait encore bénéficier à la radio, souligne Dana Hastier, directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de Radio France. On constate toutefois une légère baisse de la durée d'écoute sur cette vague, qu'il faudra suivre attentivement. »
Pas de grand changement dans la hiérarchie des stations, avec un France Inter toujours leader, malgré la progression de RTL. La station du groupe Radio France affiche une stabilité en audience cumulée (AC) - mesurant le passage des auditeurs sur les stations - à 12,7 % (comme l'an dernier, à la même période). Elle baisse nettement, en revanche, en part d'audience (PDA) - traduisant le volume d'écoute rapporté au volume d'écoute global du média radio - à 13,6 % (contre 14,7 % l'an dernier).
Une baisse générale des différentes tranches horaires explique le recul, même si la matinale - la tranche stratégique des radios - parvient à rester stable. « La matinale touche 4,3 millions d'auditeurs et France Inter autour de 7 millions d'auditeurs chaque jour, ce qui est inédit pour une radio », note Dana Hastier.
RTL en hausse en part d'audience
RTL reprend de l'allant. La radio du groupe M6 progresse nettement par rapport à l'année dernière en part d'audience (+0,7 point), un critère particulièrement regardé par le marché publicitaire. Elle pointe à 13,3 %, son meilleur niveau depuis début 2020. En audience cumulée, elle est cependant à 11 %, en léger recul (11,2 % il y a un an).
« Toutes les tranches entre 8 heures et 18 heures ont progressé, en particulier celle de midi, mais aussi les émissions 'Les auditeurs ont la parole' ou 'L'heure du Crime', que nous avons programmées l'après-midi au lieu du soir », se félicite Régis Ravanas, directeur général des activités audio du groupe M6. La matinale, moment phare des radios, reste stable.
Le groupe est confiant alors que la grille va prendre de plus en plus une coloration de présidentielle avec des petits déjeuners long format avec les candidats, notamment.
Moindre appétit pour l'information ?
La bonne tenue des audiences s'explique notamment selon lui par « un caractère plus divertissant : en proposant un humoriste le matin, en allongeant la tranche de Julien Courbet […], nous proposons davantage de divertissement depuis la rentrée de septembre. Les auditeurs ont besoin de bonne humeur ».
Cela explique-t-il le recul de Franceinfo sur cette vague ? En AC, la radio publique perd 1 point, à 8,5 %, et en PDA, elle cède 0,4 point, à 4,3 %.
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« Mais on reste la troisième radio, avec une matinale quasi stable et très haute », explique Jean-Philippe Baille, directeur de Franceinfo.
Si les tranches horaires du matin, de midi et du soir se portent bien, en revanche, le reste pêche un peu. « Le contexte d'actualité était plus fort l'an dernier, marqué par de fortes restrictions sanitaires, les élections américaines…, ajoute-t-il. Et puis, tout simplement, il y a un peu moins d'appétence pour l'actualité. Les Français se sont habitués à vivre avec le Covid et il y a une certaine lassitude. » Mais la période électorale va doper l'écoute, selon lui.
Europe 1 poursuit son recul
Pour sa part, Europe 1 ne parvient pas à remonter la pente. La station du groupe Lagardère recule encore (-0,5 point) en PDA (à 3,4 %) et à 4,2 % en AC, en baisse de 0,8 point sur un an. Elle se retrouve au plus bas, alors qu'elle a connu de nombreux changements ces dernières années et des suppressions de postes. « Les résultats sur cibles sont très encourageants et viennent conforter le projet de montée en gamme de la station, mis en place depuis deux ans et renforcé en cette année présidentielle », tempère toutefois la radio.
RMC est stable en AC (à 6,1 %) et progresse légèrement en PDA (+0,3 point, à 5,6 %). Radio Classique (station appartenant au groupe Les Echos - Le Parisien) pointe à 2 % en audience cumulée. Stable sur un an, elle devance France Musique en recul (1,8 %), et les deux stations reculent toutes deux en part d'audience sur un an (respectivement de 1,6 % et 1,7 %).
Sans doute à relier avec le besoin de divertissement qu'évoquent les patrons de radios, les radios musicales sont en forme avec une part d'audience en hausse au niveau global (28,7 % contre 27,9 %). La leader NRJ est stable en part d'audience (5,6 %) et en léger recul en AC (-0,1 point, à 8,1 %).
Marina Alcaraz