Pour faire le tri dans les milliers de dossiers reçus, les écoles d’ingénieurs qui recrutent après le bac s’y prennent toutes différemment. Certaines – elles sont de moins en moins nombreuses – organisent, en plus de l’examen du dossier scolaire, des épreuves écrites communes (c’est le cas des 17 écoles du concours « Puissance Alpha » ou celles du concours « Avenir »). Mais beaucoup d’écoles se fient avant tout aux nombreux éléments dont elles disposent sur les candidats par le biais de Parcoursup, quitte à organiser un oral de motivation pour départager les admissibles.
Un premier écrémage se réalise selon les choix de spécialités du candidat pendant ses années de lycée. Sans les mathématiques, point de salut ? « Il faut des mathématiques, c’est l’outil de l’ingénieur. L’option maths expertes est vivement conseillée, mais pas obligatoire », insiste Isabelle Schanen, directrice adjointe de la prépa intégrée des INP, à Grenoble. En complément, toutes les spécialités scientifiques sont les bienvenues : physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre, numérique et sciences informatiques (NSI), biologie-écologie.
Le CESI a mis en place un « coefficient modérateur » pour amender les notes des lycées les plus sélectifs
Bien sûr, les notes obtenues au lycée constituent la pierre angulaire de la sélection. Mais elles ne sont pas à prendre comme une garantie. Par exemple, le CESI, école d’ingénieurs qui reçoit chaque année près de 4 000 candidatures pour 887 places réparties sur ses 25 campus, dispose d’un outil informatique pour appliquer « un coefficient modérateur » qui va amender les notes des « lycées les plus sélectifs et ceux qui ont des marges de complaisance », explique Fabrice Maerten, responsable des admissions.
Mais si un algorithme est bien utilisé pour participer à un premier tri, c’est lors d’un entretien auquel seront conviés 3 000 jeunes présélectionnés que la décision d’une admissibilité est scellée. « On regardera le parcours scientifique, mais aussi l’intérêt pour le parcours d’ingénieur, pour la pédagogie de l’école, la curiosité… », poursuit Fabrice Maerten. Autant d’éléments qu’un logiciel serait en mal d’évaluer.
Pas de martingale
« Une note ne signifie pas grand-chose, c’est une donnée très subjective, poursuit Carole Marsella, directrice générale déléguée de l’Institut catholique d’arts et métiers (Icam). Un 12 dans un lycée très exigeant pourrait être un 16 dans un autre. » Certains établissements surnotent leurs élèves, d’autres font preuve de sévérité. « C’est selon l’habitude des professeurs, des consignes du proviseur », abonde Isabelle Schanen, de l’INP de Grenoble, où elle est également professeure. Elle va plus loin : selon elle, certains lycées dotés de classes préparatoires « sous-notent volontairement leurs lycéens pour s’assurer de les garder dans leurs propres prépas », tacle-t-elle.
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