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En Guyane, l’appétit grandissant des jeunes pour les études supérieures

L’université a doublé son nombre d’étudiants en cinq ans. Mais elle reste loin de pouvoir répondre à la croissance démographique, et les départs vers la métropole sont toujours aussi nombreux.

Par  (Cayenne, correspondance)

Publié le 15 janvier 2022 à 07h00, modifié le 01 avril 2023 à 18h28

Temps de Lecture 5 min.

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Des étudiants sur le campus de l'université de Guyane à Cayenne, le 6 janvier 2022.

Sur le campus de Troubiran de l’université de Guyane, à Cayenne, le vent souffle dans les feuilles des palmiers, et des oiseaux s’égosillent dans les arbres. A peine sortie du cabinet d’avocats pour lequel elle travaille à côté de ses études, Lisma Laguerre, 22 ans, en deuxième année de master de droit, nous rejoint sous un vaste préau, à l’abri de la chaleur étouffante. Elle aurait pu suivre ses études dans l’Hexagone : elle a choisi de rester étudier en Guyane. « Après le bac, nous avons tous envie de partir, sans trop savoir pourquoi. Même ici, quand je dis que je suis en master de droit, tout le monde s’imagine que j’étudie en métropole », explique l’étudiante de 22 ans. Sa sœur aussi est restée : elle suit un cursus en « techniques de commercialisation », sur le campus de Kourou de l’université de Guyane.

A l’image de Lisma et de sa sœur, les jeunes Guyanais sont de plus en plus nombreux à poursuivre leurs études supérieures en Guyane. Une augmentation qui s’explique en premier lieu par la forte croissance de la démographie du territoire (+ 3,7 % par an) et du nombre de lycéens décrochant leur bac (+ 34 % de bacheliers en cinq ans, selon les chiffres du ministère de l’enseignement supérieur). Aussi, aujourd’hui, près d’un lycéen guyanais sur deux s’engage dans des études supérieures : c’est bien moins qu’en métropole (où ce chiffre atteint 80 %), mais c’est davantage qu’auparavant. La plupart de ces jeunes choisissent de rester sur place, à l’université de Guyane. Celle-ci a ainsi vu ses effectifs doubler en cinq ans. En septembre 2015, 2 100 étudiants y étaient inscrits ; à la rentrée 2020, ils étaient 4 100.

Lisma Laguerre, étudiante en deuxième année de master de droit, sur le campus de l’universtié de guyane à Cayenne, le 6 janvier.

Antoine Primerose, le président de cette jeune université (qui s’est séparée, en 2015, de l’université des Antilles à laquelle elle était rattachée), attribue aussi cette attractivité à l’amélioration de la qualité des formations proposées. Et à une offre qui répond mieux aux attentes des étudiants et du territoire. De nouvelles licences professionnelles ont été créées ces dernières années (spécialisées, par exemple, dans les métiers de la forêt, le tourisme et les loisirs, la valorisation du patrimoine de Guyane…). Un centre de formation d’apprentis (CFA) a également été monté pour faciliter les études en alternance.

La confiance des familles

Des jeunes qui, jadis, seraient partis étudier en métropole hésitent moins à rester sur place. « Nous avons observé, sans pouvoir la quantifier, une évolution sensible du nombre de bons bacheliers généraux, ayant obtenu une mention, qui s’inscrivent chez nous », indique le président de l’université. En redorant son image, cette dernière a gagné la confiance des équipes pédagogiques du secondaire et celle des familles. Mais elle fait néanmoins face à des difficultés, comme d’autres campus français. « En tant qu’université de proximité, nous essayons de répondre aux besoins de façon intelligente, poursuit le président. Mais globalement, nous sommes en sous-dotation, il nous manque entre 25 et 35 postes d’enseignants-chercheurs pour bien fonctionner avec notre offre actuelle. Même s’il y a un effort constant de la part du ministère, il reste insuffisant au regard de la démographie étudiante. »

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