Les lycéens peuvent formuler leurs vœux de formations postbac sur Parcoursup à partir du 20 janvier. Le coach Jean-Christophe Léonard décrypte les principales difficultés que les jeunes rencontrent au moment de choisir leur orientation.
La procédure Parcoursup est souvent une source de stress pour les futurs bacheliers et leurs familles. Comment éviter cela ?
Il est normal de ressentir de la pression quand on a des choix importants à faire dans la vie, et quitter le lycée est un grand changement. On sort d’un milieu très encadré, alors qu’on n’est pas encore autonome : la perspective du vide peut effrayer. Mais, en réalité, c’est plutôt le manque de préparation qui est source d’angoisse. Surtout chez les lycéens qui, afin d’être au clair dans leurs préférences, attendent le dernier moment pour se lancer sur Parcoursup. A cela s’ajoutent l’angoisse des parents, qui ne savent pas trop où en est leur enfant dans ses réflexions, et la peur de l’erreur. Certains jeunes vont jusqu’à dire : « Ma vie est fichue si je me trompe sur Parcoursup ! » Il est vrai que les délais se resserrent quand il s’agit de répondre aux propositions d’admission, et ce manque de temps pour se décider peut générer de l’anxiété.
Quelles sont les difficultés rencontrées par les candidats qui vous sollicitent en tant que coach en orientation ?
Certains jeunes font ce qu’ils imaginent que leurs parents attendent d’eux : ils reproduisent un schéma d’orientation parental ou visent un métier stable et lucratif de manière à les rassurer. Mais quand j’organise un débriefing réunissant la famille, l’adolescent découvre souvent que ses parents n’attendent pas forcément cela de lui ! La plupart aspirent simplement à ce que leur enfant soit heureux, sans projeter sur lui une carrière toute tracée.
Bien souvent, aussi, les lycéens n’osent pas aller se renseigner auprès d’étudiants qui sont déjà dans la filière pour savoir comment ça se passe concrètement. Par exemple, un jeune que j’accompagnais visait une formation d’ingénieur agricole car il se voyait travailler en pleine nature, alors que les postes accessibles à l’issue de ces écoles sont principalement dans l’agroalimentaire, en usine. Aujourd’hui, les réseaux sociaux permettent d’entrer facilement en contact avec des étudiants, voire avec des professionnels qui peuvent parler de leur métier et des voies pour y arriver. Cela permet de renforcer son envie d’y aller ou, au contraire, de voir qu’on s’est trompé.
Certains ont l’impression que leur avenir dépend d’un algorithme qu’ils ne maîtrisent absolument pas… Comment « réhumaniser » ce processus ?
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