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09/11/2021 Les ateliers de décors. Sarcelles. Atelier décoration. Une partie de la brigade travaille sur des éléments de décor de
GILLES LEIMDORFER POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »

Dans les coulisses de la Comédie-Française, pour les 400 ans de Molière

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Publié le 24 décembre 2021 à 01h10, modifié le 25 décembre 2021 à 18h56

Temps de Lecture 15 min.

Val-d’Oise, ZAC de Sarcelles. Un bout de banlieue qui ressemble à tant d’autres avec ses manufactures et ses commerces aux allures de dépôts. Sous une fine pluie d’automne, deux camions bleus franchissent le portail des ateliers des décors de la Comédie-Française. Créés en 1974, trois entrepôts s’étirent là sur quelque 20 000 mètres carrés, entre une vitrerie, un fabricant de pièces automobiles et un magasin de tissus. Des nuages aux lignes enfantines sont dessinés sur la partie supérieure de ses hangars. A l’intérieur, s’agitent une trentaine d’ouvriers. Ils sont serruriers, menuisiers, tapissiers, peintres, sculpteurs, décorateurs. Depuis plusieurs semaines, tous sont focalisés sur les décors du prochain Tartuffe ou l’Hypocrite.

Dans leur vaste atelier, trois membres de la brigade des constructeurs serruriers soudent les tiges d’acier qui, assemblées, doivent constituer une longue passerelle. « Moi, pour être honnête, je vais plus au théâtre pour le décor que pour les comédiens, dit Sébastien Torquet, un CAP en chaudronnerie et treize ans de maison au compteur. Avant, on fabriquait des morceaux de décor, mais on ne voyait jamais le résultat final. L’ensemble était monté à Paris. Maintenant, on assemble tout ici dans la salle de prémontage et comme ça, on se rend compte de ce que ça fait. Et ça fait une vraie fierté. »

Charlotte Briard et Raouf Jaafoura, dans l’atelier tapisserie de Sarcelles (Val-d’Oise), le 9 novembre 2021. Une trappe y est aménagée pour permettre la couture sur les très grands lés de tissu.

Lors de la pause cigarette, Gaël Schiavon, la vingtaine, formé sur le tas au métal et à l’aluminium, évoque dans un grand éclat de rire la dernière fois qu’il est allé voir une pièce à la Comédie-Française : « C’était il y a trois ans peut-être, ça s’appelait L’Eveil du printemps [de Frank Wedekind]. Je n’ai pas du tout aimé ! Ça parlait d’un adolescent qui découvre la sexualité, et je n’ai rien compris ! » Installé devant la petite forge annexe, Dorian Michaux, benjamin de la brigade, avoue n’être jamais entré dans la mythique salle Richelieu : « J’attends le bon décor pour la découvrir… Ce sera peut-être ce Tartuffe qu’on est en train de finir ! »

Une vingtaine de métiers différents

Le 15 janvier, la Comédie-Française célébrera le 400anniversaire du baptême de Molière (sa date de naissance reste inconnue). A cette occasion, la star belge Ivo van Hove a été choisie pour la toute première mise en scène de la version censurée par Louis XIV du Tartuffe ou l’Hypocrite, pièce en trois actes datant de 1664, récemment restituée par l’historien Georges Forestier. A l’image de cette œuvre dont l’originale, Le Tartuffe ou l’Imposteur, a été jouée ici même 3 193 fois depuis 1680, le défi reste de taille : comment perpétuer et réinventer cet auteur du XVIIe siècle dont chaque gamin de France a étudié les pièces ? En ce début d’année, un Tchekhov, un Bergman et un Lagarce sont programmés, mais, ensuite, jusqu’en juillet, la Comédie-Française ne jouera que du Molière avec neuf créations et quatre reprises proposées sur ses trois scènes (Salle Richelieu, Théâtre du Vieux-Colombier et Studio-Théâtre).

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