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Les grandes écoles réclament des mesures de défiscalisation

Les grandes écoles de management appellent à une défiscalisation partielle des frais de scolarité. Les écoles d'ingénieurs prônent, elles, une défiscalisation des dépenses de formation continue des particuliers et des entreprises à travers un « crédit d'impôt formation ».

A trois mois de la présidentielle, la question du financement est au coeur des réflexions des grandes écoles.
A trois mois de la présidentielle, la question du financement est au coeur des réflexions des grandes écoles. (iStock)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 21 janv. 2022 à 09:42Mis à jour le 21 janv. 2022 à 10:08

S'inspirer des Etats-Unis et défiscaliser les frais de scolarité. A trois mois de l'élection présidentielle , les grandes écoles de management sont revenues ce jeudi à la charge sur la question de leur financement. Les étudiants paient certes des frais d'inscription élevés, mais ceux-ci ne couvrent pas toutes les charges, insistent-elles. La Conférence des directeurs des écoles françaises de management (CDEFM) en appelle à la défiscalisation partielle des frais de scolarité, publics comme privés, en s'inspirant de ce qui se pratique aux Etats-Unis dans le cadre de « l'Education plan ».

A ceux qui critiquent la proposition, la présidente de la CDEFM et directrice générale de Skema, Alice Guilhon, rétorque : « On le fait pour des cours de maths, pourquoi la défiscalisation ne concernerait-elle pas toute la chaîne de l'enseignement ? » Cela permettrait à l'Etat, argue-t-elle, de « concentrer ses forces sur les boursiers et les familles qui ont vraiment besoin d'être aidées. » Le directeur général d'Audencia, Christophe Germain, renchérit : « Pourquoi la culture serait-elle considérée comme un levier et pas l'enseignement ? »

« On fait quoi ? On tue les écoles ? »

« En master, dans nos écoles, le coût est le même qu'à l'université sauf que, pour cette dernière, c'est payé par l'impôt alors que dans nos écoles, c'est supporté à 70 voire 80 % par l'étudiant, et nous finançons le reste via nos fondations, la taxe d'apprentissage ou la formation continue », poursuit Alice Guilhon. Il ne faut pas imaginer qu'on gagne des centaines de millions d'euros et qu'on s'engraisse sur le dos des étudiants. Tout est réinvesti dans les écoles. » Elle évoque « l'équilibre fragile » des grandes écoles : « Si on nous dit de ne pas augmenter les droits de scolarité, on fait quoi ? On tue les écoles ? Ce n'est pas l'objectif, elles réussissent bien, donc essayons de trouver un système qui fonctionne. »

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« Concertation nationale » sur les droits d'inscription

Du côté des écoles d'ingénieurs, on appelle à défiscaliser les dépenses de formation continue des particuliers et des entreprises à travers un « crédit d'impôt formation ». Dans ces établissements où les droits de scolarité n'ont rien à voir avec ceux des écoles de commerce, on avance timidement sur le sujet de leur hausse, alors même que certains établissements ont déjà fortement augmenté leurs frais d'inscription durant le quinquennat écoulé.

La Conférence des directeurs d'écoles d'ingénieurs (CDEFI) a appelé, ce jeudi, à « une concertation nationale sur la question de la participation accrue, et modulée en fonction des revenus, des usagers au coût de la formation ». « Il faut commencer par la concertation, et non pas décréter les choses », plaide son président Jacques Fayolle. Les écoles veulent former 5.000 ingénieurs de plus chaque année pour répondre aux enjeux de transitions économique, numérique, écologique et de réindustrialisation. Et réclament pour cela le soutien de l'Etat.

« L'étudiant paie une part très limitée du coût de son enseignement, justifie Sophie Mougard, directrice de l'Ecole des Ponts ParisTech et vice-présidente de la CDEFI. Donc il ne faut pas s'étonner que les améliorations que l'on porte relèvent principalement d'un financement national. » Elle souligne néanmoins « les efforts considérables » faits par les écoles pour « aller chercher des financements privés, à travers la formation continue ou la recherche partenariale. » Mais « l'exercice a ses limites ».

Les écoles d'ingénieurs réclament le soutien de l'Etat pour augmenter les dotations des établissements, financer plus de bourses de thèses, plus de logements CROUS et plus de moyens aux Instituts Carnot (recherche partenariale).

Soutien à l'apprentissage

Ecoles d'ingénieurs et de management se retrouvent sur une demande forte de soutien à l'apprentissage, à l'heure où des voix critiques se font entendre. Les premières insistent sur le financement par l'Etat du coût complet des formations par apprentissage.

Du côté des écoles de commerce, on préconise un système plus souple et on ouvre la porte à une prise en charge partielle des frais de scolarité par les familles qui le peuvent, si des petites entreprises ne peuvent pas supporter tous les coûts. Toutes insistent sur le rôle de l'apprentissage dans l'ouverture sociale de leurs établissements.

Marie-Christine Corbier

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