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Cadres : vers un nouveau record d'embauches cette année

Sans avancer de fourchette, l'Apec estime que le chiffre de 280.000 recrutements en 2019 sera nettement dépassé cette année. Les difficultés de recrutement s'accroissent.

Le nombre de cadres en emploi dans le privé est estimé entre 4 et 4,5 millions.
Le nombre de cadres en emploi dans le privé est estimé entre 4 et 4,5 millions. (iStock)

Par Alain Ruello

Publié le 24 janv. 2022 à 12:10Mis à jour le 24 janv. 2022 à 16:53

« Une année qui pourrait être… qui devrait être… si… » Maniant les conditionnels et précautions d'usage compte tenu du contexte sanitaire et géopolitique, le directeur général de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), Gilles Gateau, n'a pas caché son optimisme ce lundi : le nombre d'embauches de cadres est bien parti pour battre le record de 280.000 enregistré en 2019.

« Nous serons significativement au-dessus », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, renvoyant à avril et la publication d'un prochain baromètre pour avancer une fourchette.

Après le plongeon de 2020 du fait du Covid, cet appétit des entreprises pour les cadres se traduit par des offres d'emploi qui ont repris des couleurs depuis le milieu de l'année dernière . Le site de l'Apec, qui revendique 45 % du marché, en a recueilli 145.100 sur les trois derniers mois, un niveau jamais atteint, supérieur de 24 % à celui de la même période de 2019.

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Même si la situation n'est pas la même selon les secteurs, « il y a clairement un effet de rattrapage », décrypte Gilles Gateau. A telle enseigne que les effectifs de cadres en activité - estimés entre 4 et 4,5 millions - n'ont pas baissé, contrairement à ce qui a pu être anticipé à un moment par l'Insee (et ce qui aurait constitué une première depuis le début des années 1990). 

Difficultés de recrutement croissantes

L'année 2022 démarre sans être perturbée par la cinquième vague , la confiance des entreprises quant à leurs carnets de commandes restant très élevée. Mais elles éprouvent des difficultés croissantes à trouver des candidats. « A ce niveau, on ne peut plus parler de tensions », souligne le patron de l'Apec.

Manque de profils disponibles, décalage par rapport aux attentes, concurrence entre recruteurs, mais aussi revendications salariales : le panel des raisons est connu, chacune plus ou moins mise en avant. Il s'est installé dans le paysage au point qu'en 2021, un quart des entreprises, qui projetaient des recrutements, ont jeté l'éponge pour au moins un poste. Les autres ont revu leurs exigences à la baisse, en matière de compétences ou d'expérience recherchées.

Pour étoffer leurs effectifs, les recruteurs peuvent se tourner du côté des jeunes diplômés dont le taux d'emploi n'est pas encore complètement revenu à son niveau d'avant le premier confinement. A l'autre bout de la pyramide des âges se trouvent les plus de 55 ans, dont le taux de chômage reste élevé et qui constituent un réservoir de candidats important. A condition que les employeurs changent de regard vis-à-vis d'eux, ce que l'Apec leur conseille mais qui ne semble pas encore concluant.

Seniors : idées reçues

Contrairement aux idées reçues, la majorité des 110.000 cadres seniors inscrits à Pôle emploi, de longue durée pour la plupart, n'attendent pas tranquillement la retraite en percevant leur allocation. Les deux tiers, précisément, recherchent activement du travail quitte à faire des concessions pour cela, sur le salaire ou le type de contrat, montre une étude menée avec l'opérateur public.

Outre le problème du vivier, le marché de l'emploi des cadres se heurte à une autre tendance post-crise. La reprise étant forte, ils sont en position de force. Ils ont la bougeotte et n'hésitent pas à aller voir ailleurs, surtout les moins de 35 ans. A cela s'ajoute un désir de reconversion élevé, qui se manifeste de plus en plus tôt. Au final, près d'un cadre sur cinq quitte volontairement son CDI après deux ans de contrat, indique Gilles Gateau.

Alain Ruello

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