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« On cherche des gens qui ont besoin de travailler » : la sous-traitance aéronautique manque de bras

A l’ombre d’Airbus, le secteur reprend les embauches, mais la main-d’œuvre ne répond pas toujours. Les entreprises sont contraintes de modifier leurs campagnes de recrutement pour attirer des candidats de tous les horizons.

Par  (Toulouse, correspondance)

Publié le 26 janvier 2022 à 10h30, modifié le 26 janvier 2022 à 16h50

Temps de Lecture 4 min.

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« Job dating » organisé par le groupe Sabena Technics afin de recruter 40 peintres aéronautiques, sans critère de diplôme ni d’expérience professionnelle, à Toulouse, le 2 décembre 2021.

Une scène inédite s’est déroulée dans les hangars de Sabena Technics (peinture d’avions), situés à Cornebarrieu (Haute-Garonne), aux abords des pistes de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Ce matin de décembre 2021, des groupes de dix personnes marquent des temps d’arrêt devant un Airbus A350 tout blanc. Devant des panneaux explicatifs, un peintre aéronautique, salarié du sous-traitant, cite les avantages et les inconvénients de son métier. Au terme de ce parcours didactique, le candidat motivé signe un contrat dans l’un des six isoloirs aménagés.

Ce jour-là, trente personnes, parmi lesquelles une grande majorité d’hommes trentenaires, étaient embauchées. Ravi, Pascal Pastor, le directeur général du site, renouvellera cette campagne de recrutement le 10 février, puis une troisième fois à la fin de 2022. « On cherche des gens qui ont besoin de travailler, déclare, sans détour, le dirigeant. Et on fait tout pour les attirer. J’ai envie de leur dire : “Venez comme vous êtes, sans CV et sans emploi.” »

M. Pastor n’est pas en mesure d’être exigeant avec le niveau de formation des recrues. En septembre 2021, il a publié une offre, par le biais de Pôle emploi et des agences d’intérim, qui a fait chou blanc : aucun candidat n’a postulé. « En 2020, on a réduit la voilure, certes, mais des gens ont préféré une autre industrie à la nôtre. Ils sont partis vers d’autres projets, et on ne sait pas où ils se trouvent, constate le directeur général. Or, aujourd’hui, on aperçoit un redémarrage de l’activité, et il faut qu’on mette toutes nos installations en marche, on recrute en masse. J’ai dû agir vite, car il me fallait trente ouvriers. »

Le moteur de l’Occitanie

Malgré la réussite de cette première opération, ce patron ne se leurre pas. Par expérience, il sait que certains salariés récemment embauchés vont abandonner au cours de leur formation, découragés par les horaires de nuit et par le port obligatoire d’une combinaison intégrale équipée d’une respiration assistée, en raison des émanations dégagées par les peintures chimiques.

Avec 75 000 salariés et 740 entreprises, l’aéronautique est le moteur de l’Occitanie. Mais, en 2020, la région a été frappée par une bourrasque liée à la pandémie de Covid-19, qui a mené à la suppression de 6 000 postes, dont 4 000 dans la métallurgie. Moins bien défendus, les intérimaires n’ont pas été épargnés : le nombre d’emplois en intérim a chuté de 10,4 %.

La crise semble cependant appartenir au passé. Le constructeur Airbus, dont le siège est à Toulouse, prévoit d’embaucher, dans les prochains mois, 6 000 personnes dans le monde pour accompagner la hausse des cadences de production de ses monocouloirs A320 et A321. Dans son sillage, il entraîne toute une chaîne de fournisseurs qui se mettent au diapason, en recrutant, afin d’anticiper le retour de l’activité.

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