En France, accoucher chez soi accompagnée par une sage-femme est un droit. Et pourtant, pour les femmes qui font ce choix, pour les professionnelles qui souhaitent les accompagner, c’est un véritable parcours du combattant. Pour les professionnelles en premier lieu, car aucun assureur ne leur propose de couverture responsabilité civile actuellement. Elles sont aussi souvent exposées à l’opprobre d’une partie de la profession et des institutions. Pour les futures mères, c’est à toute la chaîne de périnatalité qu’elles doivent faire face, ne recevant le plus souvent que mise en garde, réprobation, infantilisation, voire refus de prise en charge, là où, comme toute future mère, elles attendent soutien et bienveillance.
En 2020, 1503 femmes ont fait ce choix d’accoucher à domicile – c’est 16 % de plus qu’en 2019. Les raisons sont multiples, parfois intimes, toujours justifiées. Certaines veulent échapper à une médicalisation excessive, d’autres portent jusque dans leur salon leur souhait d’un accouchement naturel, convaincues, contre l’idée véhiculée depuis le milieu du siècle dernier, que leur corps saura les porter jusqu’à la mise au monde, sous le regard sécurisant d’une professionnelle. Chacune de ces femmes a ses raisons, et surtout sa raison : non, accoucher à domicile accompagnée par une sage-femme n’est ni inconscient ni dangereux pour des grossesses non pathologiques et sans complication.
Souvent cités en exemple, les Pays-Bas ont intégré l’accouchement accompagné à domic