Profession testeur anti-Covid : «Le plus dur, ce ne sont pas les enfants, ce sont les hommes»

Depuis 2020, les préleveurs de tests PCR ou antigéniques écouvillonnent les narines à tour de bras. Plus de 200 millions d’actes ont ainsi été effectués à travers le pays. Nous sommes partis à la rencontre de ceux qui exercent ce nouveau métier, né avec la pandémie de Covid-19.

Nora Chergui, employée d'un laboratoire de Neuilly (Hauts-de-Seine) depuis vingt ans (ici le 27 janvier), a réalisé quelque 25000 tests depuis 2020. «Les gens sont souvent stressés (...) l’accueil est important», explique-t-elle.
Nora Chergui, employée d'un laboratoire de Neuilly (Hauts-de-Seine) depuis vingt ans (ici le 27 janvier), a réalisé quelque 25000 tests depuis 2020. «Les gens sont souvent stressés (...) l’accueil est important», explique-t-elle.

    « Au début, je disais pardon, j’avais peur de faire mal. » Les temps ont bien changé pour Nora Chergui depuis ses premiers prélèvements de tests PCR contre le Covid, à l’été 2020. Depuis, cette technicienne de laboratoire, rue Michelis, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), a réalisé plusieurs dizaines de milliers d’écouvillonnages dans l’établissement du groupe Biogroup qui se targue d’être l’un des plus importants d’Île-de-France. « Je n’ai jamais compté combien j’en avais fait, souffle cette femme enthousiaste de 51 ans. C’est monté jusqu’à plusieurs centaines mais, sur toute la durée, je dirais environ 70 par jour en moyenne. » Soit, au bas mot, 25 000 « intrusions » nasales, si l’on compte ses extras dans le centre voisin des Sablons, un autre mastodonte du dépistage francilien.

    Employée du labo depuis vingt ans, Nora fait partie de la cohorte de fourmis qui alimentent l’énorme machine à dépister, qui tourne à 10 millions de tests PCR et antigéniques chaque semaine dans le pays. La barre des 200 millions d’actes a aujourd’hui été franchie. Comme tous les autres préleveurs, elle a suivi une formation de plusieurs heures et reçu une habilitation. En même temps que le geste s’est banalisé, le passage de deux à une narine, depuis l’été, a un peu allégé la tâche.