L’économie française, alimentée par un taux de croissance de 7 %, a créé près de 650 000 emplois en 2021, après une destruction de 315 000 emplois en 2020. Il faut remonter à l’année 2000 (+ 599 000) pour retrouver un tel chiffre. Conséquence, l’emploi salarié dans le secteur privé a augmenté de 1,5 % par rapport à fin 2019, avant la crise liée au Covid-19.
Cette amélioration touche tous les secteurs d’activité, à l’exception notable de l’industrie, avec environ 38 000 emplois en moins (− 1,2 %) en 2021. Le tertiaire marchand a gagné 218 900 emplois (+ 1,8 %), la construction 65 000 (+ 4,5 %). L’agriculture est très légèrement créatrice (+ 0,5 %).
L’emploi intérimaire, qui s’est fortement repris au dernier trimestre après un début d’année plus lent, dépasse de 8,2 % son niveau d’avant-crise. Mais l’emploi durable progresse aussi. « La proportion de CDI, qui était de 48,6 % en 2017 et de 49,7 % fin 2019, atteint désormais 50,2 % », explique-t-on au ministère du travail.
Effet chômage partiel
Les apprentis ont largement bénéficié de cette dynamique : dans le secteur privé, 698 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2021, soit 36 % de plus que l’année précédente et quasiment le double de 2019, selon les chiffres publiés, mercredi 2 février, par le ministère du travail. Qu’ils soient en apprentissage ou pas, les jeunes ont particulièrement bénéficié de cette « job machine ». Leur taux d’emploi, aujourd’hui de 34,6 %, est supérieur de cinq points à celui d’avant-crise, fait-on valoir dans l’entourage de la ministre du travail, Elisabeth Borne.
« Nous sommes surpris non seulement par la hausse de l’emploi, mais également par la vitesse à laquelle s’est opéré le redressement », souligne Vladimir Passeron, chef du département de l’emploi et des revenus d’activité à l’Insee, qui y voit l’effet du « quoi qu’il en coûte ». « Les entreprises ont eu confiance dans le dispositif de soutien et dans le fait qu’il y aurait une reprise rapide », dit-il. Le chômage partiel, en particulier, a permis de sauvegarder l’essentiel des postes : face à la baisse d’activité liée à la crise, les entreprises ont pu garder leurs équipes et réduire le temps de travail, plutôt que licencier.
« L’utilisation massive de ce dispositif semble avoir été payante et se révèle finalement moins coûteuse qu’une stratégie où le gouvernement aurait décidé de laisser augmenter le chômage, conclut ainsi le rapport de l’Institut des politiques publiques sur l’impact de la crise et les mesures budgétaires, publié le 16 novembre 2021. Le bilan de la sortie de crise se traduit par une hausse du taux d’emploi qui, d’après nos projections, resterait pérenne. »
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