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Libération
Le portrait

Germain Louvet, fer de danse

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Le danseur étoile raconte dans son autobiographie l’Opéra de Paris, à la fois lieu d’émancipation et institution conservatrice.
par Eva Roque
publié le 8 février 2022 à 17h58

Un long couloir quelque peu décrépi. Puis un escalier. De nouveau un couloir traversé au son des légers craquements de ses baskets sur le parquet. Un ascenseur, quelques marches en colimaçon. Une salle de répétition. Une deuxième. Un escalier toujours. Ou un ascenseur. Impossible de s’y retrouver. Boussole interne dépolarisée et choc émotionnel quand nos pas foulent la scène penchée de l’opéra Garnier au côté du danseur étoile Germain Louvet.

Lui, sourit. Il se souvient s’être souvent perdu dans ce dédale dont il connaît désormais les moindres recoins. Il peut toujours s’égarer. Une force attire inexorablement son corps vers la scène. 1 m 93 de muscles aimantés à ces planches. Tel un triptyque qu’on imagine peint par Matisse, il plante ainsi son corps dans les décors de l’Opéra.

Scène 1. Les pieds joints, posés sur une ligne imaginaire, frontière entre la scène placée sous les feux des projecteurs, et la pénombre de la coulisse. Quelques centimètres carrés qui lui font dire en riant : «Un pied devant, je suis face aux spectateurs. Mais j’ai encore la possibilité de mettre un pied en arrière et de partir en courant.»

Germain Louvet n’est pas du genre à reculer. Il a les idées claires. Les dit haut et fort au sein d’une institution habituée au silence des ballerines et ballerins. Il les écrit aussi dans

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