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Comment la nouvelle patronne du Louvre veut « réenchanter » le plus beau musée du monde

Points d'entrée multiples, allongement des horaires, multiplication des partenariats, suppression de la petite galerie… Laurence des Cars, la première femme présidente du musée, imprime sa marque.

Laurence des Cars, première femme à la tête du Louvre.
Laurence des Cars, première femme à la tête du Louvre. (2021 Musée du Louvre/Nicolas Guiraud)

Par Martine Robert

Publié le 8 févr. 2022 à 15:53Mis à jour le 9 févr. 2022 à 09:26

Entrée en fonction le 1er septembre 2021, l'énergique mais discrète présidente du Louvre a pris le temps de scruter ce grand paquebot, qui compte 2.200 collaborateurs avant de livrer son plan. Première femme à la tête du Louvre - « J'ai crevé le plafond de verre », dit-elle -, elle a visiblement revu la copie de son prédécesseur, Jean-Luc Martinez, pour « réenchanter l'établissement ».

Le maître-mot de celle qui sort auréolée de son succès à la direction d'Orsay semble être « ouverture ». Sur le plan des accès d'abord. « Nous menons une réflexion, car il faut sortir du dogme de l'entrée unique, ouvrir côté Seine et côté Saint-Germain-l'Auxerrois, fluidifier les circulations nord-sud et est-ouest, inciter le visiteur à investir la Cour carrée, l'aile Richelieu, délaissés », explique-t-elle.

61 % de Français

Elle entend aussi allonger les horaires en fin de journée pour « toucher les jeunes actifs ». D'autant qu'avec la pandémie, la donne s'est inversée entre visiteurs nationaux et internationaux : 61 % du public est désormais français (2/3 de Franciliens). Le Louvre est passé de 10 millions de visiteurs ses meilleures années à moins de 3 l'an dernier .

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« Le redémarrage international va être lent, on ne retrouvera pas le niveau d'avant crise avant 2025-2026. Profitons-en pour construire une meilleure qualité de visite, sans forcément de réservation obligatoire », insiste-t-elle.

Terminées également les expositions nécessitant des transhumances d'oeuvres d'un bout à l'autre de la planète. « Nous allons travailler notre programmation avec les autres musées français et européens », précise-t-elle.

« Le Louvre est un musée encyclopédique, mais il y a des discontinuités dans les collections. Il faut créer des liens, mettre en perspective, pour une meilleure compréhension du public », poursuit Laurence des Cars, qui veut resserrer le dialogue avec le Quai-Branly, Guimet, Orsay, le Centre Pompidou, mais aussi établir des partenariats dans le spectacle vivant ou la musique. Son nouvel administrateur général, Kim Pham, venu de la Comédie-Française, lui apportera peut-être des connexions.

Les entrées du musée seront repensées.

Les entrées du musée seront repensées.© 2021 musée du Louvre/Nicolas Guiraud

Celle qui aussi va réaliser le voeu émis par Nicolas Sarkozy en 2010 de créer un neuvième département consacré aux arts des chrétientés d'Orient et aux empires byzantins et slaves, enterre aussi la Petite Galerie, destinée aux enfants.

« Le jeune visiteur doit être 'pensé' dans toutes nos expositions. Ainsi, 'Pharaon des Deux Terres', qui ouvrira en avril, comprendra un parcours dédié », insiste Laurence des Cars , qui souhaite tester d'autres formats d'expositions et d'autres espaces du musée, comme sa chapelle. « Le Louvre Lens et le Louvre Abu Dhabi sont des laboratoires qui vont nous inspirer », dit-elle.

La réussite d'Abu Dhabi

L'ancienne patronne de l'agence France-Muséums, chargée du Louvre des Sables, se félicite du renouvellement de la licence de marque signée début décembre avec les Emirats arabes unis. Cette licence continue d'alimenter un fonds de dotation qui, en 2021, a déjà versé 4,5 millions au profit de diverses actions au musée qui en avait bien besoin. L'an dernier, Le Louvre a de nouveau subi une forte baisse de ses ressources propres avec un recul de 80 millions d'euros par rapport à 2019. L'Etat a dû apporter 110 millions, dont 70 pour compenser les pertes de recettes et 40 au titre du plan de relance. Un complément de 6 millions est prévu sur 2022.

Si Laurence des Cars rappelle qu'elle a une mission de service public et non de rentabilité, elle ne s'interdit aucune piste de financement complémentaire : mécénat, expositions clés en main, essaimages à l'international, produits dérivés tels que des NFT, même si elle entend repenser les collaborations avec les marques : pas sûr qu'elle se sente en phase avec les partenariats faits par le Louvre avec Airbnb ou Uniqlo , par exemple.

Martine Robert

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