Six, voire 14 réacteurs de type EPR, des petits réacteurs modulaires… mais aussi des éoliennes et des panneaux photovoltaïques. Avant de détailler son programme de relance du nucléaire, jeudi 10 février à Belfort, le président français a d’abord affirmé la nécessité de développer massivement les énergies renouvelables, l’un des « deux piliers » indispensables pour sortir des énergies fossiles, tout en garantissant l’approvisionnement électrique. Reconnaissant que la France était en retard sur ses objectifs, il a notamment annoncé vouloir supprimer certaines « barrières réglementaires » qui freinent l’avancée des projets.
« Nous sommes très satisfaits que le président ait affirmé le besoin impérieux de développer les renouvelables, salue Alexandre Roesch, le délégué général du Syndicat des énergies renouvelables. Dans le contexte actuel, il était important de le faire. » « On met sept ans en moyenne pour construire un parc éolien, contre trois ans en Europe, rappelle également Michel Gioria, le délégué général de France énergie éolienne. Le président s’est engagé à simplifier et raccourcir les délais, c’est une très bonne chose ! »
Emmanuel Macron a également affiché des objectifs pour 2050, plus ou moins ambitieux selon les filières. Concernant le solaire, le chef de l’Etat entend dépasser les 100 gigawatts (GW) de capacités installées en 2050, contre seulement 12,4 GW aujourd’hui. « Nous attendions ce discours depuis longtemps, s’est réjoui Daniel Bour, président d’Enerplan. C’est la première fois qu’un président affirme aussi fermement la place massive que le solaire doit occuper dans le mix électrique français. » Pour y parvenir, le rythme de développement devra accélérer de manière importante pour atteindre 5 à 6 GW de capacités installées par an. En 2021, le secteur a raccordé, pour la première fois, plus de 2 GW. « Il faut désormais des moyens humains supplémentaires dans les préfectures et des directives claires pour que priorité soit donnée à la délivrance des autorisations », ajoute M. Bour.
« Il faut être raisonnable dans les objectifs »
Concernant l’éolien en mer, le chef de l’Etat vise 40 GW installés en 2040, quand la filière en espérait 50. Pour cela, la France prévoit de construire une cinquantaine de parcs éoliens et de mettre en œuvre un travail de planification à long terme. Un exercice réclamé de longue date, mais qui a jusqu’ici tardé à voir le jour. Alors que le premier champ offshore doit entrer en service en 2022 au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), les acteurs du secteur craignent que le pays continue à accumuler du retard vis-à-vis de ses voisins européens. « Maintenant que le président a affirmé le retour en force de la planification, il faut déterminer dès 2022-2023 l’emplacement précis des futurs parcs et mener les concertations à l’échelle des trois façades maritimes », espère Michel Gioria.
Il vous reste 29.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.