Emploi : l’Armée vise 27000 recrutements, civils et militaires, en 2022

Cette année, l’armée recrute dans plus de 650 métiers, avec ou sans diplôme. Grâce à ses nombreuses formations, elle permet aux jeunes engagés d’envisager une carrière au sein de ses rangs, y compris en tant que civil.

Un jeune militaire perçoit en moyenne 1400 euros net mensuels et peut, après une trentaine d’années de service, atteindre jusqu’à 7400 euros net (Illustration). Armée de Terre
Un jeune militaire perçoit en moyenne 1400 euros net mensuels et peut, après une trentaine d’années de service, atteindre jusqu’à 7400 euros net (Illustration). Armée de Terre

    Notre dossier spécial « Qui recrute en 2022 »

    Techniciens, juristes, médecins, boulangers… Plus de 650 métiers existent au sein de l’armée nationale. « Nous sommes une petite France : l’objectif est d’être totalement autonomes lors de nos missions », explique Hervé Grandjean, porte-parole du ministère. Le premier recruteur de l’État embauche cette année, avec ou sans diplôme, 27 000 personnes, dont 5000 civils. L’Armée de Terre procédera à environ 15 000 recrutements, contre 4000 pour la Marine et 3000 pour l’Armée de l’Air et de l’Espace.

    Parachutistes, mécaniciens, navigateurs, pilotes, contrôleurs aériens, ingénieurs, infirmiers… La liste des besoins, tant du côté militaire que civil, est longue, mais Hervé Grandjean l’assure : « L’armée n’a aucun mal à recruter, car ce sont des métiers porteurs de sens ». Si 90 % des effectifs ont moins de 25 ans lors de leur recrutement, en raison principalement des aptitudes physiques requises, des profils plus âgés intéressent également l’institution, notamment dans les métiers les plus pointus. « Nous recherchons des compétences techniques, par exemple dans le domaine du renseignement et de la cyberdéfense. Nous visons 5000 cybercombattants d’ici 2025, contre 3000 actuellement », détaille Hervé Grandjean.

    Des formations certifiantes

    Si la rémunération dépend du niveau de qualification et de la responsabilité exercée, un jeune perçoit en moyenne 1400 euros net mensuels auxquels peuvent s’ajouter des primes et des avantages comme la carte SNCF (75 % de réduction sur les prix des trajets) ou le fait d’être logé et nourri. Après une trentaine d’années de service, un militaire peut gagner jusqu’à 7400 euros net.

    Dans une perspective d’évolution, des formations sont proposées aux soldats afin de les accompagner vers des postes plus haut gradés, mais aussi en vue d’une éventuelle reconversion après quelques années de service. « Nous proposons environ 70 formations certifiantes, du permis poids lourd à l’apprentissage d’une langue étrangère, dont les soldats peuvent se prévaloir lorsqu’ils quittent l’armée pour le secteur privé », précise Hervé Grandjean.

    Devenir officier tout en passant un diplôme

    L’armée propose également des concours internes pour intégrer ses écoles d’officiers. C’est le parcours qu’a suivi Aurélien. « Ma scolarité était assez chaotique et je souhaitais m’engager dès mes 18 ans. Je n’avais aucun diplôme, alors, lorsque je me suis présenté au bureau de recrutement, on m’a conseillé de passer un BEP », se souvient le sous-lieutenant. Son diplôme de maroquinier sellier en poche, le jeune homme rejoint l’armée en 2014. Il y suit des formations pour devenir parachutiste et tireur de précision.

    En intégrant l'Emia en 2020, Aurélien a pu devenir officier tout en passant une licence.
    En intégrant l'Emia en 2020, Aurélien a pu devenir officier tout en passant une licence. Armée de Terre/Adrien Ferrere

    Alors qu’il envisage le grade de sous-officier, son entourage l’encourage à passer le concours pour intégrer l’École militaire interarmes (Emia) afin de devenir officier. Problème : Aurélien n’a pas son bac. Il le passe alors en candidat libre, en 2016, puis prépare le concours pendant un an grâce à des leçons à distance. « J’avais des cours le soir et les week-ends, mais pendant ce temps-là j’étais toujours en mission, explique-t-il. Une fois admissible aux épreuves écrites, mon régiment m’a entraîné lors d’oraux blancs. J’ai finalement intégré l’Emia à l’été 2020. » Après une formation académique et militaire de deux ans, Aurélien sera non seulement officier, mais aussi titulaire d’une licence.

    « J’ai le sourire tous les jours »

    Entré dans l’Armée de l’Air et de l’Espace en 2012, le lieutenant Pierre a débuté sa carrière militaire comme contrôleur aérien, avant de suivre une formation de navigateur officier systèmes d’armes (nosa), véritable bras droit du pilote. « En tant que navigateur, je l’assiste lors de la mission en assurant la gestion de la navigation, de l’armement ou des radars, précise-t-il. J’ai eu l’occasion de voler dans des Alphajet et aujourd’hui dans des Rafale. L’armée me permet de faire de ma passion pour le vol mon métier : j’ai le sourire tous les jours. »

    Si elles ne sont que 16 % parmi les militaires aujourd’hui, les femmes ont aussi leur place. Le ministère espère en recruter davantage au cours des prochaines années. Le second-maître Clélia a effectué sa scolarité militaire à Brest (Finistère) avant d’être affectée à la frégate de défense antiaérienne Forbin, à Toulon (Var).

    À 22 ans, le second-maître Clélia a déjà deux matelots sous sa responsabilité, à bord de la frégate Forbin, basée à Toulon.
    À 22 ans, le second-maître Clélia a déjà deux matelots sous sa responsabilité, à bord de la frégate Forbin, basée à Toulon.

    « Une femme peut aller très loin dans la marine. À mon âge, 22 ans, j’ai déjà deux matelots sous ma responsabilité », indique-t-elle. Ce qui lui plaît aussi dans son métier, c’est la possibilité de voyager, comme lors d’une mission à Chypre, l’été dernier. « La cohésion au sein de l’équipe est aussi très appréciable, tout comme les viennoiseries fraîches apportées par le boulanger lors de notre quart à 3 heures du matin », plaisante-t-elle.

    Les candidats intéressés peuvent se rendre sur les sites Internet dédiés à chaque armée (sengager.fr, etremarin.fr et deveniraviateur.fr), dans l’un des 115 centres d’information et de recrutement des forces armées, mais également au salon de l’Étudiant (Porte de Versailles) et à celui de l’emploi aéronautique (Bourget), du 4 au 6 février.