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Formation des médecins : une option pour rencontrer le handicap dès le début des études

A la faculté d’Angers, un enseignement optionnel permet aux étudiants de se confronter au vécu des personnes en situation de handicap et de leurs proches. Il a été pris d’assaut.

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Publié le 14 février 2022 à 18h00

Temps de Lecture 3 min.

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Former les futurs médecins au handicap dès le début de leur cursus, leur permettre d’échanger avec des familles et même de partager leur quotidien pendant toute une journée. C’est ce que propose, depuis la rentrée 2021-2022, la faculté de médecine d’Angers. Destiné aux étudiants de deuxième et troisième années, ce module optionnel, dont la deuxième session est en train de démarrer, a tout de suite suscité l’enthousiasme. « Dix minutes après l’ouverture des inscriptions, les 40 places ouvertes étaient déjà pourvues », assure la professeure Isabelle Richard, première vice-présidente de l’université d’Angers, chargée de l’égalité.

Concentré sur un semestre, l’enseignement se répartit en trois blocs de quinze heures chacun. Le premier est centré sur des concepts généraux ; le deuxième est consacré à des situations cliniques, et plus généralement à des approches médicales et de recherche ; et le dernier à l’inclusion, dans différents contextes. Les intervenants sont des médecins, mais il y a aussi un juriste, un philosophe… Des parents sont également mobilisés pour animer une séance auprès des 40 étudiants, et surtout les accueillir individuellement lors d’un stage « Vis ma vie » d’une journée.

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C’est le cas de Michel Vinsonneau, père d’un garçon autiste « assez profond » de 28 ans, et de Colette Mandret, mère de deux adultes avec handicap, dont un homme de 38 ans porteur de trisomie 21. Très engagés dans des associations du Maine-et-Loire pour améliorer le parcours de santé et de soins des personnes handicapées, tous deux plaidaient de longue date pour une formation des futurs médecins. « La méconnaissance des professionnels de santé est à l’origine d’une partie des difficultés rencontrées pour l’accès aux soins de ces patients », souligne Michel Vinsonneau. « Les personnes avec une déficience intellectuelle ou des troubles du comportement ont souvent peur des soins. De leur côté, les soignants ont un peu peur d’eux. Ce sont deux mondes qui ne se rencontrent pas tout à fait », complète Colette Mandret. Avec une autre famille, ils sont allés à la faculté de médecine d’Angers pour une séance de plus de deux heures avec les étudiants de cette première promotion. « On a parlé de nos enfants mais plus largement de nos connaissances. Mme Richard nous avait dit : ici les apprenants ce sont les étudiants, c’est vous qui savez », raconte Colette Mandret.

S’immerger dans le quotidien

Elle et son fils, Laurent, porteur de trisomie 21, ont ensuite reçu Tom Coquelet, étudiant en deuxième année, dans l’appartement où vit Laurent, et lui ont fait visiter l’ESAT (établissement ou service d’aide par le travail) où il est employé. « C’était hyperenrichissant. J’ai été étonné de son autonomie et de son implication dans la vie de son quartier. C’est assez loin de l’image des personnes handicapées isolées, incomprises », témoigne le futur médecin, qui n’avait pas d’expérience du handicap mental. Pour lui, « le gros apport de cet enseignement optionnel, c’est la mise en perspective. Cela nous met en face de notre propre éthique ».

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