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« C’est la course aux talents » : le cinéma d’animation, cette bulle miraculeuse qui embauche

Dans ce secteur, dopé par les commandes croissantes des plates-formes de streaming, la France est une scène ultra-dynamique. Dans le top 10 mondial des écoles d’animation (hors Etats-Unis), quatre sont françaises.

Par  (envoyée spéciale à Valenciennes)

Publié le 12 février 2022 à 07h00

Temps de Lecture 8 min.

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Camille, étudiante en dernière année à l’école Rubika, travaille sur son projet de fin d’études, à Valenciennes, le 17 janvier.

Sur l’écran de l’ordinateur, la chimère se met en mouvement d’une démarche chaloupée. « J’ai modifié les pattes que vous trouviez trop raides », précise Eva Aubry, 18 ans. Cette jeune recrue de Rubika, école du cinéma d’animation installée à Valenciennes (Nord), a crayonné la vingtaine de plans qui, mis bout à bout, donne vie à l’animal fantastique. « Oui, ça fonctionne bien. J’aurais juste un peu plus avancé sa tête », lui montre Frédéric Moreau, qui enseigne les fondamentaux de l’animation aux élèves du parcours 2D. Penchés sur leur table lumineuse, les étudiants de première année grattent du papier, crayon de bois à la main – ici, on y tient en début de cursus, comme base de l’apprentissage.

Attirés depuis leur plus jeune âge par le dessin, beaucoup se sont tournés vers le cinéma d’animation parce que, contrairement à d’autres secteurs artistiques, « ça embauche », racontent-ils. « Cela bouge énormément ces dernières années et certaines parts du marché explosent », s’enthousiasme Eva Aubry. « Le secteur recrute beaucoup, avec des entreprises qui voudraient même embaucher nos étudiants avant qu’ils aient fini leur cursus », confirme Stéphane André, directeur de l’école Rubika qui, initialement spécialisée dans la 3D, a ouvert il y a deux ans une filière 2D face à la demande du marché. L’école affiche un taux d’insertion de plus de 90 % à un an de la sortie, dans des studios étrangers pour un peu moins de la moitié des diplômés.

« Plein-emploi »

Les étudiants sont formés aux divers métiers de la chaîne de la production, auxquels ils s’essaient notamment lors du projet de diplôme, la réalisation d’un court-métrage. « Travailler sur un film d’animation, c’est pouvoir faire du théâtre, du stylisme, de l’architecture, du dessin… Cela recoupait tout ce que j’aime », témoigne Camille Nassarré, 23 ans, en cinquième année. Sur son logiciel, elle réalise la texture des vêtements et de la peau des personnages de son petit film : un chien et son maître, perdus dans la jungle d’un monde apocalyptique. « On a beaucoup de choix et la possibilité d’évoluer », apprécie l’étudiante, qui a déjà reçu la proposition d’embauche d’un studio anglais.

Le secteur de l’animation a tout d’une bulle miraculeuse, et a peu souffert de la crise due au Covid-19. « Le travail s’est très peu interrompu, observe Cécile Blondel, directrice du développement international et du master “concepteur et réalisateur” de l’école Gobelins, à Paris. Il y a eu un phénomène de rabattement sur l’animation, car on peut animer derrière son ordinateur depuis chez soi, contrairement au cinéma de prise de vue réelle. » Les plates-formes de streaming, type Netflix et Prime Video d’Amazon, ont considérablement développé leurs contenus, notamment en séries animées. Boosté, le marché connaît une prolifération inédite de commandes.

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