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Louis Clichy, réalisateur d’« Astérix » : « Les studios s’arrachent les jeunes qui sortent d’écoles d’animation »

Les jeunes diplômés français des écoles de cinéma d’animation sont particulièrement courtisés par les studios, en France et dans le monde. Une situation bien différente de celle qu’a connue Louis Clichy lorsqu’il est sorti de l’Ecole des Gobelins, il y a vingt ans.

Propos recueillis par 

Publié le 12 février 2022 à 09h00

Temps de Lecture 6 min.

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Il est le père d’Astérix version 3D. Louis Clichy, 46 ans, est passé des studios Pixar à la réalisation du film d’animation Astérix. Le Domaine des dieux et de sa suite Le Secret de la potion magique, avec Alexandre Astier. Lunettes rondes sur le visage, il nous reçoit dans les locaux parisiens du studio indépendant Eddy, où il travaille sur le « trailer » d’un nouveau projet. Une fiction animée qui puise dans sa propre enfance de fils d’agriculteur, l’histoire d’un garçon qui ne « tient pas droit », interrogeant la question de la filiation et de la condition agricole. Entre deux croquis, le réalisateur revient sur son parcours, débuté à Paris à l’Ecole des Gobelins, et sur l’essor actuel du secteur de l’animation.

Comment êtes-vous arrivé au cinéma d’animation ?

Tout petit, j’aimais beaucoup les films d’animation, leur côté coloré, sucré, mais, plus que l’image, c’était avant tout le son qui me fascinait. Cela ne m’a jamais quitté. Il y a un moment où l’on se demande si ce n’est pas juste une lubie. Je venais d’un milieu pas très aisé, où l’on pensait que ce genre de carrière était farfelu. Mais ma mère m’a donné ma chance. J’ai commencé par des études d’histoire, à la Sorbonne, et chaque année, je tentais le concours des Gobelins, l’école la plus reconnue et une des moins chères à l’époque. J’ai mis cinq ans avant de l’avoir ! C’était compliqué et, pour être honnête, je n’étais pas très bon [rires].

Comment se sont déroulées vos études à l’Ecole des Gobelins ?

A ce moment-là, la formation se faisait sur deux ans : c’était extrêmement dense mais assez génial. Une grande partie du temps était consacrée au dessin. L’image de synthèse démarrait un peu, mais c’était surtout l’école concurrente, Supinfocom [aujourd’hui Rubika], qui s’était positionnée sur la 3D, avec une dimension plus geek. Nous, on sortait avec une technique de dessin traditionnelle. C’était ce qui me convenait : j’ai réappris à dessiner et j’ai surtout développé une connaissance du langage cinématographique. J’étais alors principalement attiré par l’acting, la mise en scène et le montage. Comme petit, c’est la combinaison son-image qui me plaisait : je me dis toujours que le film doit pouvoir marcher en fermant les yeux.

Et vos premiers pas dans le monde professionnel ?

« Pixar m’a proposé un poste d’animateur à Los Angeles. Cela me demandait de lâcher la réalisation, j’ai beaucoup hésité. Mais une proposition de Pixar, ça ne se refusait pas »

Les diplômés des Gobelins sortaient déjà, à mon époque, avec une première carte de visite : la réalisation des films d’ouverture du Festival d’Annecy et d’un film de deux minutes en fin de cursus, qu’on devait créer sur deux semaines. Pour moi, les deux, et notamment mon projet de fin d’études, Mange, avaient plutôt bien marché. Ce qui fait que mon insertion s’est faite sans trop de difficulté. A la sortie de l’école, le studio Cube m’a proposé de faire un court-métrage, que j’ai réalisé à partir de la musique d’Edith Piaf A quoi ça sert l’amour ? C’est grâce à ça que Pixar m’a appelé pour me proposer un poste d’animateur à Los Angeles. Cela me demandait de lâcher la réalisation, j’ai beaucoup hésité. Mais une proposition de Pixar, ça ne se refusait pas.

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