La crise due au Covid-19 n’est plus qu’un souvenir pour le secteur du luxe. Les résultats annuels des leaders du marché en témoignent. Trois semaines après LVMH, Kering a présenté les siens, jeudi 17 février – l’occasion de montrer combien ses machines à cash ont tourné à plein régime en 2021. Le groupe détenu par la famille Pinault a ainsi enregistré une hausse d’activité de 35 %, à 17,6 milliards d’euros. Gucci, sa marque-phare, a vu ses ventes bondir de 31 % par rapport à 2020, notamment en fin d’année, tandis que son chiffre d’affaires s’est élevé à 9,7 milliards d’euros. Saint Laurent, une autre de ses filiales, a réalisé 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, porté par une croissance de 45 %.
Hermès s’affiche également en pleine santé. Foulards, sacs et autres pièces de prêt-à-porter dessinés par Véronique Nichanian et Nadège Vanhee-Cybulski ont permis à la firme parisienne d’enregistrer pour l’année 2021, un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros en hausse de 42 % à taux de change constants et un résultat opérationnel courant de 3,5 milliards d’euros, en progression de 78 %. Un record.
Sans surprise, les groupes français de luxe ont tous profité de l’explosion des ventes aux Etats-Unis et en Asie. Car, faute de touristes internationaux en Europe, c’est à Shanghaï, Pékin, Tokyo et New York que les grandes marques trouvent leurs clients et vendent les gammes qu’elles écoulaient auparavant dans les boutiques parisiennes ou les aéroports.
Cette envolée des ventes décuple la rentabilité desdits groupes. Les marques de mode et de maroquinerie du groupe LVMH dégagent une marge opérationnelle de l’ordre de 41 %. Celle d’Hermès a été de 39,3 % en 2021. Gucci et Saint Laurent se portent aussi à merveille : leurs marges opérationnelles respectives ont atteint 38 % et 28,3 %.
Une question de « désirabilité »
La flambée des prix des matières premières et des coûts d’exploitation dans la filière n’a en rien grevé cette rentabilité. En effet, la plupart des marques l’ont déjà répercutée sur leurs prix de vente. Chanel avait lancé la valse des étiquettes dès 2021, à trois reprises, avec une augmentation de 10 % à 15 %. Christian Dior a également suivi cette voie. Sous l’impulsion de son PDG, Pietro Beccari, la marque a étendu ses gammes pour élargir son spectre de prix et augmenté les tarifs de ses sacs à main de plus de 10 %. La manœuvre a fait mouche : Dior a franchi la barre des 6 milliards d’euros de revenus, selon Citi.
L’industrie du luxe a scruté tout particulièrement la progression des cours des matériaux nobles comme l’or
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