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La présidence française de l’Union européenne milite pour développer la formation professionnelle

Réunis de manière informelle à Bordeaux, le 15 février, les ministres du Travail européens sont convenus "d’investir durablement dans les compétences", a souligné la ministre Élisabeth Borne, alors que la Commission européenne a mis sur la table plusieurs projets de recommandation sur la formation professionnelle.   

Passage à la voiture électrique, décarbonation de l’industrie, développement de l’intelligence artificielle… les transitions écologique et numérique vont à la fois provoquer des destructions d’emplois et nécessiter de nouvelles compétences. Un sujet dont veut s’emparer la présidence française du Conseil de l’Union européenne, qui a organisé à Bordeaux, mardi 15 février, une réunion informelle des ministres du Travail, de l’Emploi et des Affaires sociales consacrée à cet enjeu. 

Cette réunion des 27 ministres, à laquelle participaient également le commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux, Nicolas Schmit, des représentants du Parlement européen et d’autres acteurs (partenaires sociaux, OCDE, Organisation internationale du travail…) visait à partager les bonnes pratiques entre États membres afin de mieux accompagner les actifs vers la formation professionnelle.  

"Une source d’inquiétude"

"Nous sommes convenu de la nécessité d’investir durablement dans les compétences au niveau de la formation initiale des jeunes et de la reconversion des adultes", a souligné la ministre du Travail Élisabeth Borne, lors d’une conférence de presse. Reconnaissant que le sujet est "une source d’inquiétude pour nos concitoyens", elle juge "impératif de veiller à ce que ces transitions ne se fassent pas au détriment des travailleurs".

Lors d’une table ronde organisée début janvier par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le secrétariat d’État chargé des affaires européenne disait vouloir "inclure les questions sociales et de formation" dans les "débats qu’on va avoir durant ce semestre sur la souveraineté économique et industrielle". La présidence française s’appuie notamment sur les propositions de la Commission européenne, qui veut mettre en œuvre l’objectif, défini dans le "socle européen des droits sociaux" lors du sommet de Göteborg en 2017, de former 60% d’adultes chaque année d’ici à 2030.

Plusieurs recommandations sur la table

Fin décembre, l’organe exécutif de l’Union européenne a en effet publié trois recommandations qui abordent la formation des actifs. Une première invite les États membres "à établir des comptes de formation individuels" afin de stimuler le recours à la formation tout au long de la vie. Une deuxième concerne des "micro certifications" dont les normes, qui seront définies au niveau européen, pourraient être acquises à travers l’usage d’un tel compte (lire notre article du 27 septembre 2021). Dans le contexte de l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, une troisième encourage aussi les États membres à assurer une "transition juste" en peaufinant leurs politiques de formation et de reconversion des actifs, ou encore en aidant les créations d’emplois dans l’économie sociale et les secteurs concourant aux objectifs climatiques et environnementaux…  

Ces propositions devraient être à l’ordre du jour des prochains conseils "Epsco" des ministres chargés de l'emploi, des affaires sociales, de la santé et de la protection des consommateurs, a souligné Nicolas Schmit. Il s’agira de "voir quels doivent être les points forts de ces politiques, quels doivent être les moyens à la fois sur le plan national et sur le plan européen", a expliqué le commissaire européen.

 

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