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La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville

En obtenant ce statut, la Toulouse School of Economics, rendue célèbre par le Nobel Jean Tirole, veut prendre son envol. En laissant les autres universités dans un certain désarroi.

Par  (Toulouse, correspondant)

Publié le 22 février 2022 à 17h08, modifié le 23 février 2022 à 09h58

Temps de Lecture 3 min.

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C’est par un courriel aux personnels et aux étudiants qu’Hugues Kenfack, président de l’université Toulouse-I-Capitole (UT1), a annoncé la nouvelle. « Le ministère de l’enseignement supérieur vient de m’informer de sa volonté de conférer le statut de grand établissement à la Toulouse School of Economics (TSE). » En obtenant ce statut, l’école d’économie, longtemps dirigée par Jean Tirole, Prix Nobel d’économie en 2014, pourra bénéficier d’une autonomie pédagogique, scientifique, administrative et financière. Et donc s’affranchir du fonctionnement et des règles de l’UT1 à laquelle elle est encore rattachée.

Christian Gollier, directeur général de la fondation TSE, a confirmé au Monde la décision du ministère, sans en donner les détails. « C’est le fruit de plusieurs années de travail qui permettront de nous adapter à la compétition mondiale. Ce sera bénéfique pour Toulouse, et cela marque surtout un leadership », précise M. Gollier. S’il ne donne pas de calendrier précis « en attendant la publication du décret », ni de détails sur les implications pour le budget ou le futur fonctionnement, Christian Gollier livre quelques pistes d’évolutions : « Nous voulons créer une école de sciences sociales quantitatives et offrir un vrai portefeuille de formations. » En obtenant cette indépendance, la TSE « compromettrait tous les projets communs en cours, ainsi que notre organisation existante », regrette néanmoins M. Kenfack dans son courriel.

Un « putsch » en janvier

Car, à Toulouse, les 31 établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherche, dont fait encore partie TSE, sont réunis sous le giron de l’université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées. « La décision du ministère parait délirante. Comment l’Etat peut faire cela ? », a réagi Patrick Lévy. Cet ancien président de l’université de Grenoble-Alpes, et actuel chargé de mission à « Objectif 2022 », a été mandaté, en 2021, par la région Occitanie et la mairie de Toulouse pour réorganiser et faire évoluer les statuts de cette université fédérale.

Au début de janvier 2022, plusieurs établissements et non des moindres – l’université Toulouse-III-Paul-Sabatier, la TSE et l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace – avaient déjà proposé un projet différent de celui de la mission de M. Lévy. Afin d’obtenir les importants crédits du PIA 4 (le quatrième programme d’investissement d’avenir), dont le jury national se prononcera avant l’été.

Après plusieurs critiques, et face à ce « putsch », la présidente socialiste de région, Carole Delga, et le maire de la Ville rose, Jean-Luc Moudenc (Les Républicains), avaient agi en coulisse pour remettre de l’ordre. Pour M. Moudenc, « il serait prématuré de réagir à cette annonce car en général cette procédure est rare, longue et complexe ». Patrick Lévy, pour sa part, estime que « ce sera peut-être un mal pour un bien. Un abcès devait être percé et cela va clarifier les choses, même si c’est le fait du prince ». Sous-entendu, une intervention directe dans le dossier du président de la République, Emmanuel Macron, dont « on connaît la proximité avec Jean Tirole », rappelle M. Lévy.

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