C’est une immense serre. Trois mille mètres carrés au sol où poussent navets, carottes, pommes de terre, oignons blancs, tomates et salades, quand c’est la saison. Olivier Durand est maraîcher bio aux Sorinières, à quelques encablures de Nantes (Loire-Atlantique). Dès qu’il y a du soleil, ça chauffe sous les verrières. Quand vient la belle saison, cela peut monter jusqu’à cinquante degrés. «On peut prendre des coups de chaud», prévient Olivier qui, en allant arroser en 2019, a carrément fait un malaise. «Attention, lance-t-il, il faut se ménager».
A cette époque, il bossait comme un fou, se sentait «rincé» quand il rentrait chez lui, et s’est demandé s’il n’était pas en train «de rater quelque chose, si ma vie était bien en adéquation avec mes valeurs. Il me fallait trouver un rythme qui me correspondait mieux». Il a alors levé le pied. Façon de parler.
«Les gens ne savent plus greffer»
Car il a l’obligation de produire. «Sortir chaque année quelque chose. Si on ne fournit pas un restaurant, il va chercher chez un autre», explique le maraîcher, qui travaille au sein d’un collectif d’échange et d’entraide. Il a l’habitude de recevoir des écoliers qui dit-il, peinent à citer le nom de cinq légumes… Il cultive aussi au cœur de Nantes, au «Potager de la cantine», 1000 mètres carrés sur les quais de la Loire, ce qui lui permet d’entrevoir l’imaginaire des urbains sur l’agriculture. C’est un lieu d’innovation, un bitume végétalisé conçu pour faire un jardin luxuriant. Il le