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« Ni la fast fashion ni les grandes maisons » : les étudiants en mode aspirent au renouveau

Les jeunes diplômés de la mode veulent s’émanciper des grandes marques du luxe, qui défilent cette semaine à la fashion week de Paris. Critiques de la « fast fashion », ils aspirent à d’autres modèles, plus conformes à leurs valeurs, mais plus précaires.

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Publié le 01 mars 2022 à 00h17, modifié le 01 mars 2022 à 09h48

Temps de Lecture 7 min.

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Ce soir-là, le Fiasco Club se réunit dans son bar fétiche du 3e arrondissement de Paris. Autour d’un verre, le groupe échange à bâtons rompus sur ses projets, évoque les dernières actualités de la mode et partage ses doutes. Ils sont sept, ils ont 24 ans et sont photographes, peintres, stylistes, brodeurs, designers 3D… Ils ont créé ce collectif pendant leurs études de mode et de design graphique à l’école Duperré, où, déjà, ils avaient l’habitude de collaborer. « Ensemble on se sent plus fort, on cumule les compétences », avancent-ils. Diplômés d’un master pendant la pandémie, ils se présentent comme « la promo maudite », celle qui doit faire sa place sur un marché du travail qui n’offre que de rares occasions d’embauche. Alors, autant prendre les devants et « créer son propre modèle de développement ».

A sept, ils ont donc fondé le Fiasco Club, un laboratoire d’expérimentation, « sans chef ni ego, qui mise tout sur l’horizontalité ». Une critique à peine voilée du « système archaïque et monarchique » de l’industrie de la mode, dans lequel un directeur artistique star domine, au sommet de la pyramide. En fondant leur studio, ils espèrent préserver leur créativité qu’ils craignent de voir s’éteindre en entreprise, piégés par la machine du salariat. « On a l’impression qu’il faut attendre des années pour se voir confier des missions intéressantes, on n’est pas forcément prêt au sacrifice. Avec le collectif, on travaille sur des projets avec des responsabilités qu’on n’aurait jamais pu avoir dans une grosse boîte », résument-ils.

Figures très punk

Ils ne gagnent pas encore d’argent avec cette structure mais espèrent bien « percer » rapidement. D’autres l’ont fait avant eux, comme le collectif Gamut fondé en 2018 par des designers diplômés de La Cambre, l’école des arts visuels de Bruxelles. En attendant, ils travaillent en free-lance – tous sont autoentrepreneurs –, acceptant des missions ponctuelles, sans savoir de quoi demain sera fait. Un choix plus ou moins contraint qui leur permet « d’avoir du temps pour s’investir dans le collectif ».

Comme de plus en plus de jeunes diplômés et d’étudiants d’école de mode, intégrer une grande maison, comme celles qui défilent cette semaine pour la fashion week de Paris, ne les fait plus vraiment rêver. Et encore moins une enseigne de « fast fashion ». « Durant nos études, on met sur un piédestal des figures très punk de l’histoire de la mode… tout en nous encourageant à rentrer dans le rang. Je n’ai pas envie d’être absorbé par l’industrie, je préfère défendre mon nom, mon identité et ma culture », souligne Marvin M’toumo, 27 ans, diplômé en 2019 d’un master en mode et accessoires à la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève.

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