
Ce devait être une petite révolution. Alors que les plates-formes de livraison de repas telles que Deliveroo ou Uber Eats recourent, en majorité, à des autoentrepreneurs dans des conditions de travail très précaires, Just Eat avait annoncé, fin janvier 2021, le recrutement d’ici à la fin de l’année dernière, de 4 500 livreurs salariés, en contrat à durée indéterminée (CDI). « Un modèle de livraison plus responsable », selon la plate-forme. Un an plus tard, alors que vient de se tenir le premier tour des élections au conseil social et économique (CSE) de l’entreprise, auquel se présentaient une liste CGT et une FO, l’objectif a-t-il été atteint ?
Les livreurs de la plate-forme anglo-néerlandaise, rachetée en 2019 par Takeaway.com, ont signé des contrats de dix heures hebdomadaires, ou de quinze, vingt-quatre ou trente-cinq heures, le temps d’attente entre deux commandes inclus. Un emploi stable, donc, avec tous ses avantages (congés payés, mutuelle…). Et, effectivement, Just Eat confirme avoir recruté 4 500 livreurs en CDI, avec une période d’essai de deux mois.
Mais, aujourd’hui, ils ne sont plus que 1 100. Cette diminution s’explique, selon l’entreprise, par le fait que de nombreux livreurs exercent cette activité « en parallèle avec une autre ». « Nous avons, par exemple, beaucoup d’étudiants. (…) Naturellement, durant les périodes de congés ou de rentrée, nous voyons des vagues de départs, notamment chez les jeunes. » Sur le dernier trimestre de 2021, « plus de la moitié des ruptures de période d’essai sont à l’initiative des employés », indique la société.
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