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EXCLUSIF - Egalité femmes-hommes : les grandes entreprises françaises en pointe

La France conforte sa première place dans le baromètre d'Equileap centré sur les grandes entreprises dont « Les Echos » publient la dernière édition. L'insuffisante transparence sur les écarts salariaux entre les salariés et salariées est cependant un frein à leur réduction dans l'Hexagone.

Après les conseils d'administration, les quotas de femmes vont faire leur entrée dans les organes exécutifs des grandes entreprises françaises avec la loi Rixain.
Après les conseils d'administration, les quotas de femmes vont faire leur entrée dans les organes exécutifs des grandes entreprises françaises avec la loi Rixain. (Rawpixel.com/Shutterstock)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 3 mars 2022 à 06:00Mis à jour le 3 mars 2022 à 06:59

Hausse des violences, frein à l'économie informelle, pression sur les métiers de première et deuxième lignes : les femmes ont payé un lourd tribut à l'épidémie de Covid . Mais celle-ci n'a pas interrompu la tendance de fond à l'amélioration de l'égalité femmes-hommes dans les plus grandes entreprises, selon la dernière édition du baromètre d'Equileap que « Les Echos » publient en exclusivité pour la France.

Pour la sixième année consécutive, l'association a passé au crible près de 4.000 sociétés dont la capitalisation boursière est d'au moins 2 milliards de dollars dans 23 pays développés sur 19 critères allant de la proportion de femmes dans les organes de direction à l'écart de rémunération en passant par les pratiques de congé parental ou les mesures de lutte contre le harcèlement sexuel.

La France, « surreprésentée »

Cette année encore, affichant même une légère progression de 1 point par rapport à 2021 , à 52 %, la France obtient le meilleur score, devant l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni et la Suède. L'Allemagne arrive à la 7e place, derrière l'Australie. C'est cependant cette dernière qui fournit l'entreprise ayant le meilleur score du panel : la société immobilière Mirvac, qui a gagné 5 points pour atteindre 79 %.

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Le premier groupe français, qui arrive 13e, est Danone, passé cette année devant L'Oréal, qui perd 10 places (14e). Certes, ceci s'explique en partie par une baisse de son score, de 72 % à 69 %, mais pas seulement. Avec un score inchangé à 68 %, Orange, qui occupait la 10e place en 2021, a été rétrogradé à la 23e. « Il y a beaucoup de sociétés qui ont progressé et sont passées devant », note Diana van Maasdijk, directrice générale d'Equileap.

La France n'en reste pas moins « surreprésentée dans le Top 100 du classement d'Equileap », souligne la cofondatrice de l'association. Comme l'Espagne ou l'Italie. Avec seulement 129 sociétés dans le panel, elle a 15 entreprises dans le Top 100, soit 11 %, contre 14 pour… 1.455 pour les Etats-Unis, soit moins de 1 %. Le plus mauvais élève en matière d'égalité est le Japon. Aucune de ses 617 sociétés n'est dans le Top 100.

Le Japon, plus mauvais élève

A part sur le congé parental, le pays du Soleil levant se caractérise par l'absence de cadre légal contraignant, comme les Etats-Unis, fait remarquer Diana van Maasdijk. « On peut dire que la législation est une partie de la solution, souligne-t-elle. Les quotas sont primordiaux pour atteindre la parité entre hommes et femmes au sein d'une société. »

Ils ne sont pas pour rien dans le leadership français, avec 44 % de femmes dans les conseils d'administration grâce à la loi Copé-Zimmermann. L'entrée en vigueur de la loi Rixain, qui impose 30 % de femmes dans les instances dirigeantes en 2027, devrait conduire « à de nouvelles améliorations des performances à d'autres niveaux de gestion dans les années à venir », souligne l'étude.

Pas de transparence sur les écarts salariaux

Mais pour bien placée que soit la France, Equileap souligne qu'« aucune société française n'a supprimé l'écart salarial entre les sexes » quand 8 sociétés britanniques y sont déjà parvenues. « Les deux tiers des sociétés françaises ne publient pas leur écart de rémunération entre les sexes », selon le rapport.

« Les entreprises françaises ne sont pas contraintes de publier cette donnée pour le grand public », or « on constate que lorsqu'il y a une telle obligation de transparence, cela s'accompagne souvent de la réduction des écarts salariaux », note Diana van Maasdijk. Seule est en effet obligatoire dans l'Hexagone la publication de l'index égalité , pas la mesure de l'écart de rémunération qui est une de ses composantes.

Leïla de Comarmond

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