Alors qu’un léger vent d’optimisme souffle chez les épidémiologistes, avec une courbe des contaminations qui semble s’orienter à la baisse, il peine à pénétrer dans les établissements scolaires. Audrey Pellarin, qui enseigne le français dans un collège de Voiron (Isère), dresse en cette fin janvier ce constat agacé : « On est clairement la dernière roue du carrosse et, en même temps, on compte sur nous pour garder les enfants afin que les parents puissent aller travailler. » « En première ligne », « mal protégés », voire « méprisés », voilà les termes qui reviennent le plus souvent, dans la bouche des enseignants, après deux ans de pandémie et plusieurs semaines difficiles, depuis la rentrée de janvier. Alors que le gouvernement commence à envisager un allégement du protocole sanitaire au retour des vacances d’hiver, les professeurs peinent à entrevoir la sortie du tunnel.
Un conseil de défense sanitaire devrait aborder cette question, mercredi 2 février. Selon nos informations, deux options sont sur la table, du fait de l’étalement des congés par zones, entre le 6 février et le 6 mars. Le gouvernement peut décider d’appliquer un protocole moins drastique partout à la même date, ou profiter des retours de vacances « en soufflet » pour le mettre en œuvre progressivement.
En attendant ce possible assouplissement, le nombre de classes fermées reste élevé : plus de 21 000, soit le plus haut chiffre depuis le printemps 2020, selon le bilan hebdomadaire de l’éducation nationale du 28 janvier, qui indique que 570 000 élèves ont été déclarés positifs au Covid au cours de la semaine, ainsi que 35 000 enseignants.
« On aère comme on peut »
S’il commence à être question d’assouplissement, les enseignants, eux, sont donc « en plein dedans », selon leur propre expression. A la forte circulation virale s’ajoute la complexité de l’actuel protocole, qui prévoit de demander aux parents des attestations pour les tests réalisés par leurs enfants. « On ne fait plus que ça, la vie scolaire passe son temps à vérifier les attestations des élèves, souligne encore Audrey Pellarin. Et encore, quand ils sont là. Cette semaine, la moitié de la vie scolaire est covidée. »
Quelques motifs de satisfaction ont toutefois été récemment enregistrés. Les professeurs interrogés rapportent avoir reçu des masques, chirurgicaux ou FFP2 pour ceux qui le souhaitaient, au cours de la dernière semaine de janvier. Des livraisons qui concordent avec le calendrier prévu au soir de la mobilisation enseignante du 13 janvier. « C’est pas trop tôt », commentent en chœur les enseignants.
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