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Textile : NatUp met en service sa filature de lin dans l'Eure

A Saint-Martin-du-Tilleul, le groupe coopératif normand a commencé à produire du fil. Son objectif, séduire un consommateur attiré par le « made in France ».

L'une des quatre lignes de « continu à filer » de l'usine de NatUp, à Saint-Martin-du-Tilleul (Eure), qui produit du fil à partir de mèches de lin.
L'une des quatre lignes de « continu à filer » de l'usine de NatUp, à Saint-Martin-du-Tilleul (Eure), qui produit du fil à partir de mèches de lin. (@Jean-François Lange)

Par Claire Garnier

Publié le 4 mars 2022 à 13:57

« La French Filature », c'est ainsi que le groupe coopératif normand NatUp ​a choisi d'appeler son usine de Saint-Martin-du-Tilleul (Eure), qui produit du fil de lin depuis le 18 février. C'est une petite révolution dans le milieu textile. En effet, la Normandie détient la moitié des surfaces de culture de cette plante en Europe - principale zone de production dans le monde -, mais elle n'avait plus de filature de lin, celui-ci étant systématiquement expédié vers l'Asie.

« Nous changeons de modèle économique », souligne Karim Behlouli, directeur de la branche fibres du groupe NatUp, dont le siège social est à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen. L'usine, qui jusqu'à présent assurait le peignage et la mise en ruban des fibres de lin pour des filateurs asiatiques, va désormais produire du fil pour des tisseurs français. NatUp va vendre son fil de lin à Lemaitre Demeestere - une société nordiste qu'il a acquise en 2020 -, le seul tisseur français spécialiste du lin. Mais aussi à des tisseurs et à des tricoteurs qui travaillent d'autres fils textiles.

NatUp ne cherche rien d'autre qu'à alimenter un marché de niche, celui du vêtement en lin fabriqué en France.

Pour ce projet de 4,4 millions d'euros, NatUp, qui réalise 1,14 milliard d'euros de chiffre d'affaires, a bénéficié d'un soutien de l'Etat et de la région Normandie à hauteur d'un million d'euros chacun, dont 500.000 en avances remboursables. La « French Filature », qui emploie 27 salariés, prévoit de recruter une vingtaine de personnes à terme.

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Chemises et draps

L'objectif est de produire 250 tonnes de fil de lin par an, ce qui permet de fabriquer 1,2 million de chemises en lin ou 300.000 draps de lit. Une goutte d'eau à côté de ce que produit le chinois Kingdom, le plus gros filateur de lin au monde. Mais NatUp, qui emploie 1.800 salariés au total, cherche à alimenter un marché de niche, celui du vêtement en lin fabriqué en France. La société met en avant sa technique de filature « au mouillé », permettant d'obtenir un fil de lin très fin à partir d'une mèche mouillée. A la différence de la technique « au sec » - celle pratiquée par Emanuel Lang en Alsace -, qui donne un fil plus épais destiné au tissu d'ameublement.

Un autre acteur s'intéresse à la niche du « made in France ». Après avoir délocalisé son activité linière en Pologne dans les années 1990, le groupe français Safilin vient de créer une filature à Béthune (Pas-de-Calais), qui viendra compléter la production de ses deux grosses unités polonaises. Son projet de 5 millions d'euros a reçu le soutien de France Relance (Etat), de la région Hauts-de-France et de la communauté d'agglomération Béthune-Bruay. La nouvelle filature fera appel aux deux technologies, au sec et au mouillé, avec une capacité de production de 350 tonnes. Les premières bobines sont attendues pour ce mois de mars.

Claire Garnier

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