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Méconnues, les formations de « musiciens intervenants » peinent à faire le plein

Ce diplôme universitaire délivré en deux ou trois ans forme à la pédagogie et à l’intervention artistique autour de la musique. Mais le manque de reconnaissance de la profession freine les vocations.

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Publié le 07 mars 2022 à 05h00, modifié le 09 mars 2022 à 16h44

Temps de Lecture 5 min.

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« Dis-moi, Pépita, pourquoi te tapis-tu dans les buissons ? », « Dis-moi, Pépita, pourquoi te tapis-tu dans les buissons ? »… Eclats de rire. En miroir, les étudiants répètent les phrases déclamées par la professeure sur différents tons : à la façon d’un présentateur météo, en parlant comme une sorcière, en chantant. « Un jeu utile pour établir une connexion avec les petits, ils sont obligés d’être concentrés pour que cela fonctionne », sourit Géraldine Camusat, dont le cours est intitulé « Production scénique avec les enfants ». Si tout va bien, ses étudiants, en 2e année au centre de formation des musiciens intervenants (CFMI) de l’université de Tours (Indre-et-Loire), obtiendront, dans quelques mois, le diplôme universitaire de musicien intervenant (Dumi). Des jeunes « dumistes » qui devraient rapidement trouver du travail. Car, partout, on recrute des musiciens intervenants.

En développement, ce métier est encore peu connu. A la fois professeurs de musique, musiciens et animateurs, les musiciens intervenants ont un savoir-faire spécifique. Ils interviennent généralement dans des écoles, pour « amener les enfants à tester des pratiques musicales et artistiques », détaille Géraldine Camusat. Leur intervention s’inscrit sur le long terme, et se clôt par une représentation ou un enregistrement. « Nous mettons notre public dans une position de création », souligne Julie Lacaze, 35 ans, ex-journaliste en reconversion au CFMI de Tours. « Ce ne sont pas seulement des musiciens, ce sont aussi des pédagogues, des travailleurs sociaux, ils créent des liens », résume le sociologue Francis Lebon, qui a publié une enquête sur ces professionnels en 2014 (Profession « musicien intervenant » à l’école, L’Harmattan). Le profil type ? En majorité des femmes, plutôt d’un niveau d’études élevé, et issues d’un milieu social privilégié.

La plupart des CFMI exigent de leurs candidats au minimum deux ans d’expérience postbac, études supérieures ou activité professionnelle. Recrutés sur tests, les admis ont tous un bon niveau musical, aiment partager avec un public et font preuve de créativité et d’adaptabilité. La formation, quant à elle, est intense. « Stage de beatbox, cours de danse traditionnelle, de percussions corporelles, de danse, de chant, d’accompagnement au piano, d’écriture de chansons… Chacun s’approprie ce qu’il veut pour sa future pratique », détaille Paul Taillebois, 25 ans, en 2e année au CFMI de Tours. « On survole aussi des domaines comme la psychologie de l’enfant, la culture musicale, la méthodologie de la création », ajoute Bastien Ragot, 26 ans, diplômé en 2018 du même CFMI et musicien intervenant en conservatoire. Alexia Walter, diplômée en 2019 du CFMI de l’université de Strasbourg, à Sélestat (Bas-Rhin), souligne la place donnée à la pratique, « avec un stage chaque année en école pour monter un projet avec les classes ».

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