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Parcoursup : les régions ont aussi un rôle à jouer

Dans son rapport annuel, le Comité éthique et scientifique Parcoursup tire un bilan positif du dispositif. Mais il juge l'orientation "structurellement faible" et invite les acteurs, dont les régions, à un effort massif sur ce thème.

"Objet étrange", "objet totémique", Parcoursup "alimente des controverses souvent excessives", estime le Comité éthique et scientifique Parcoursup (CESP) dans son quatrième rapport annuel. Parcoursup est depuis 2018 la plateforme nationale de préinscription en première année de l’enseignement supérieur. Et depuis cette date, Parcoursup est "devenu un objet important du débat public, voire politique, sur l’enseignement supérieur". En témoignent les rapports de la Cour des comptes, de l’inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR) ou de la Défenseure des droits qui lui ont déjà été consacrés.

Malgré les polémiques, le CESP tire un bilan positif du dispositif. Son rapport précise que "Parcoursup a introduit dans le recrutement des étudiants une rigueur et une transparence qui n’existaient pas précédemment", que "Parcoursup a montré sa plasticité et sa capacité à s’adapter en tant que système complexe à des environnements mouvants et des attentes évolutives" ou encore que "Parcoursup donne corps à une coopération des acteurs de l’enseignement supérieur".

De fait, le CESP se félicite que le dispositif ait pu "absorber une forte hausse des étudiants et des formations [et] une diversification des profils". Désormais, il englobe la totalité des formations de l’enseignement supérieur reconnues par l’État, publiques ou privées, quel que soit le ministère de tutelle. Par ailleurs, et pour la première fois, il existe "un début de réalité pour ce qui n’était jusque-là qu’un slogan : le continuum Bac-3/Bac+3".

Valoriser les filières technologiques

Malgré ces éloges, le CESP émet dix-sept recommandations "susceptibles de préciser les objectifs et les modalités de fonctionnement de la plateforme pour les années à venir". Parmi celles-ci, il pointe particulièrement l’orientation, qu'il estime "structurellement faible à compter de l’entrée en seconde" et qui, selon lui, "impacte les attentes et vœux des candidats".

Le CESP recommande donc d'"insister massivement sur l’effort d’orientation qui conditionne la vision que chaque lycéen aura de l’outil et des possibilités qui lui sont offertes". Outre la connaissance en amont des critères de classement, les élèves doivent aussi bénéficier d'un accompagnement par des acteurs de l’éducation qui maîtrisent les procédures et les données afin de "faire leurs choix au lycée en connaissance de cause".

Le CESP demande plus spécifiquement d'améliorer l’information et l’orientation des élèves dès la classe de seconde générale et technologique, en valorisant les débouchés ouverts par les filières technologiques en IUT. Il préconise également un travail en amont sur l’accompagnement et l’orientation des élèves boursiers dans leurs choix de filières de formation.

Au final, le comité pointe le rôle des conseils régionaux en matière d'orientation quand il recommande de confier aux rectorats de régions académiques, en lien avec les régions, la mission d’organiser et d’opérationnaliser l’évolution continue de l’offre de formation affichée sur Parcoursup, quel qu’en soit le porteur, y compris par apprentissage.