Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les rêves et les craintes des futurs journalistes

Malgré une insertion sur le marché du travail incertaine, les étudiants sont toujours plus nombreux à tenter les concours des écoles les plus sélectives, comme l’ESJ de Lille.

Par  (A Lille (Nord))

Publié le 06 mars 2022 à 07h00, modifié le 07 mars 2022 à 09h20

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

La façade de l’école de journalisme de Lille, l’ESJ.

Le vent d’hiver s’engouffre dans la cour pavée de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille. Cernée de murs de brique rouge typiques du Nord, cette école a été le lieu d’entraînement de milliers d’aspirants journalistes. Des grands noms y ont fait leurs armes, signé leurs premiers articles ou parlé dans un micro pour de vrais-faux duplex. C’est dans cette cour que se forgent des passions, que se révèlent des talents. On y prépare des journaux télévisés, des flashs radio, on y apprend les rudiments du fact-checking.

Le journalisme continue de séduire les jeunes gens. Chaque année, l’école lilloise reçoit environ mille candidatures pour soixante places. Un vivier qui ne se tarit pas. A Sciences Po Paris, qui a ouvert un master de journalisme en 2004, le nombre de candidatures progresse de manière continue, avec huit cent cinquante candidatures l’année dernière pour une soixantaine de places également. « Ce métier est souvent critiqué et pas toujours facile. Mais son attrait semble intact. Dans une époque inondée par les “fake news”, beaucoup considèrent le journalisme comme utile », répond Alice Antheaume, directrice de l’école.

Un métier « vocation », porteur de sens pour nombre des étudiants qui s’y destinent. « Il y a quelque chose qui relève de la passion, c’est un choix qui se fait avec le cœur et avec un sens de la responsabilité sociale », estime Corinne Vanmerris, directrice des études de l’ESJ. Vocation : le mot ne semble pas trop fort pour Lou, étudiante à l’ESJ. Du plus loin qu’il lui revienne, elle a toujours voulu embrasser une carrière dans l’information. Elle l’a su dès l’âge de 13 ans. Stage de 3e à la radio Toulouse FM, bac ES, licence d’histoire, Sciences Po, ESJ : toutes les étapes de son parcours scolaire ont été choisies à dessein. « J’ai l’impression que je vais apprendre en permanence et rencontrer des tas de gens différents, espère l’étudiante. Pour moi, informer est une mission noble. »

De l’optimisme et du désir

Niklas Mönch, étudiant allemand de 26 ans, puise sa motivation dans la certitude qu’il fera un job « nécessaire et légitime », même s’il se méfie de ces mots parfois « galvaudés ». Il poursuit avec franchise et dans un français sans accent : « Je veux informer les gens, aider à l’ouverture d’esprit. » D’autres, comme Alexandre Portes, 22 ans, racontent une passion au carburant plus intime que politique. Si le jeune homme étudie à Lille cette année, c’est pour se mettre dans les pas de son père, journaliste télé qui l’a souvent emmené avec lui en reportage. « Je ne me sens pas investi d’un rôle particulier. Je ne me vois pas en chevalier de la démocratie. J’aime juste raconter les histoires des gens. » Martin Chabal, 23 ans, pense qu’en faisant un job comme ça, il n’aura « jamais l’impression de bosser ».

Il vous reste 64.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.