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Parcoursup 2022 : PASS ou L.AS, quelques conseils pour faire son choix et accéder aux études de santé

Médecine, pharmacie, maïeutique… Depuis la rentrée 2020, deux voies permettent d’accéder aux études de santé : Pass et L.AS. Si la L.AS peinait à séduire l’an dernier, les futurs bacheliers auraient tout intérêt, à l’heure des choix sur Parcoursup, à s’y intéresser.

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Publié le 06 mars 2022 à 07h00, modifié le 07 mars 2022 à 15h28

Temps de Lecture 10 min.

Il n’y a pas de parcours fléché qui garantisse la réussite. Tel est l’esprit de la réforme qui a mis fin, depuis la rentrée 2020, à la première année commune aux études de santé (Paces). Celle-ci a été remplacée par un système à deux voies, PASS et L.AS, afin d’accéder aux études de médecine, maïeutique, pharmacie, odontologie et, dans certains cas, kinésithérapie. A l’heure où les futurs bacheliers doivent formuler, sur Parcoursup, leurs vœux pour l’année prochaine, voici quelques conseils pour mieux s’y retrouver.

  • Quelles différences entre PASS et L.AS ?

Le parcours d’accès spécifique santé (PASS) est l’héritier de la Paces (première année commune aux études de santé). Il comprend une majeure « sciences fondamentales de la santé » (48 ECTS, dans le système de crédits européens) – soit un volume considérable d’enseignements scientifiques et médicaux (chimie, biochimie, biostatistiques, biologie cellulaire, anatomie, physiologie…). A ces enseignements s’ajoute une mineure (12 ECTS), à choisir parmi l’offre de l’établissement : économie-gestion, sciences infirmières, SVT (sciences de la vie et de la Terre), langues, Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives), histoire… Si l’étudiant n’est pas accepté en 2e année de santé, il poursuivra en 2e année de licence dans la discipline correspondant à sa mineure.

La seconde voie est la licence avec option accès santé (L.AS). Une licence classique, où l’on suit les cours de la discipline au même titre que les autres étudiants (licence de philosophie, de droit, de physique-chimie…). Cette majeure est alors complétée par un bloc « santé », mineure (10 à 12 ECTS) permettant de postuler en 2e année de santé. S’il n’est pas sélectionné, l’étudiant poursuit sa licence.

« PASS ou L.AS, dans les deux cas, les jeunes doivent avoir en tête que ce sont deux filières sélectives, avec environ 30 % d’admis. Ils doivent réfléchir sérieusement au cursus alternatif en cas d’échec, c’est-à-dire à la mineure pour PASS, et à la majeure pour L.AS », met en garde Claire Lanaspre, rédactrice en chef sciences et techniques de l’Onisep, l’Office national d’information sur les enseignements et les professions.

  • Selon quels critères faire son choix ?

« Certains pensent que PASS est la voie royale, mais on n’y a pas plus de chances de réussir : les taux d’admissibilité sont prévus pour être les mêmes en PASS et en L.AS », assure Elisa Mangeolle, vice-présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). « Les vraies questions à se poser sont : quels sont mes atouts ? Comment je vais faire la différence au moment de la sélection ? », expose Juliette Marat, vice-présidente de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF).

Premier critère : les choix de spécialités suivies au lycée. « Pour faire PASS, il est très fortement conseillé d’avoir suivi en 1re au moins deux enseignements de spécialité parmi physique-chimie, SVT ou maths, et d’avoir conservé en terminale au moins une des deux spécialités physique-chimie ou SVT », recommande Claire Lanaspre, de l’Onisep.

En 2021, les PASS et les L.AS ont été demandés d’abord par des jeunes ayant suivi les doublettes physique et SVT en terminale (55 % des PASS et 38 % des L.AS), puis par ceux qui avaient opté pour les doublettes maths et physique-chimie (25 % et 17 %) et enfin par les doublettes maths et SVT (13 % et 17 %), précise une note du ministère de l’enseignement supérieur publiée en janvier 2022.

Pour faire son choix, mieux vaut aussi avoir en tête la méthode de travail prépondérante dans sa majeure. Dans les disciplines littéraires, il y aura, par exemple, beaucoup de recherches bibliographiques, de rédaction. En sciences, il s’agit de comprendre des mécanismes, des logiques. « En santé… il faut savoir apprendre par cœur ! », glisse Elisa Mangeolle. « En PASS, il y a plus de cours magistraux qu’en L.AS », prévient aussi Juliette Marat. Les deux voies nécessitent « une capacité à intégrer beaucoup de connaissances », ajoute le professeur Didier Samuel, président de la Conférence des doyens de médecine.

D’une L.AS à l’autre, le nombre d’heures de cours peut varier du simple au double

Autre information discriminante : le volume horaire. D’une L.AS à l’autre, le nombre d’heures de cours peut varier du simple au double. « Mais moins d’heures de cours peut signifier plus de travail personnel », nuance Elisa Mangeolle. Juliette Marat complète : « En L.AS, on est avec des étudiants qui ne suivent pas l’option santé, donc il faut travailler encore plus en autonomie, d’autant que les enseignements en santé sont souvent organisés en ligne, pour faire coïncider les emplois du temps de toutes les licences proposant l’option santé. »

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Attention : tous les parcours n’offrent pas les mêmes accès aux différentes filières de santé de 2e année. Médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie sont les quatre principales filières, mais certains de ces parcours permettent aussi une candidature en institut de formation en masso-kinésithérapie ou dans d’autres formations paramédicales (ergothérapie, podologie…). Cette information figure sur la fiche Parcoursup de chaque parcours PASS ou L.AS, sous la forme d’un diagramme avec les couleurs de chaque filière santé accessible.

  • Quelle mineure (en PASS) ou majeure (en L.AS) ?

« Que ce soit en PASS ou en L.AS, il faut choisir une matière qu’on aime bien et où l’on excelle », affirme l’étudiante en pharmacie Juliette Marat. Derrière cette recommandation se cache une justification liée au mode de sélection : celle-ci se fait d’abord sur les résultats obtenus aux examens pendant l’année de licence. Pour la L.AS en particulier, il peut être stratégique d’opter pour une majeure où l’on brillait déjà au lycée : maths, histoire, chimie, anglais… à condition d’envisager sérieusement de poursuivre dans cette voie si l’on est refusé en filière santé.

Les options doivent être sélectionnées dès la formulation des vœux sur Parcoursup

Il n’y a donc pas de discipline plus recommandée qu’une autre : le choix est lié au profil de chaque élève et à ses points forts, insiste Claire Lanaspre. Au total, ce sont trente-cinq PASS et quatre cent cinquante-sept L.AS qui sont proposés sur tout le territoire. Tous les parcours n’étant pas proposés partout, cela vaut la peine de se renseigner dans plusieurs universités de sa région. A noter que l’offre peut évoluer d’une année à l’autre.

Concrètement, les options doivent être sélectionnées dès la formulation des vœux sur Parcoursup. Pour PASS, elles sont présentées comme des sous-vœux (mais non comptabilisés dans le total de vingt sous-vœux). Au moment d’enregistrer le vœu, le candidat doit cocher les options dans la liste : PASS option histoire, PASS option Lettres modernes… Il recevra une réponse pour chaque option demandée et devra répondre à chacune. Son classement sera commun à l’ensemble du PASS, mais son rang sur la liste d’attente différera entre les options, en fonction des choix des autres candidats.

« Mieux vaut candidater à la fois en PASS et en L.AS pour maximiser ses chances d’avoir une place dans la mineure ou la majeure de son choix, conseille Juliette Marat. Surtout en région parisienne, où les tensions sont plus fortes. »

  • Comment est-on sélectionné à la fin de l’année ?

Les résultats obtenus pendant l’année de PASS ou de L.AS sont déterminants. Il y a des examens écrits à la fin de chaque semestre, et les notes obtenues déterminent le classement des étudiants.

Un petit nombre d’étudiants dont les résultats sont supérieurs au seuil fixé par chaque université sont admis directement en 2e année (en médecine, sage-femme, dentaire…). Un autre seuil détermine, parmi les étudiants ayant validé leur licence 1, ceux qui sont admissibles à passer des épreuves orales. Un classement final est établi. Les meilleurs pourront accéder à la filière santé de leur choix. Les moins bien classés obtiendront les places restantes.

« L’objectif de la réforme était de diversifier les modes de sélection : ce ne sont plus uniquement des concours sur QCM. Place à plus de rédactionnel, de réflexion. Les oraux permettent de voir comment les étudiants analysent des articles scientifiques, réagissent devant une situation donnée ou se projettent dans leur projet professionnel », se réjouit Juliette Marat.

Chaque université fixe son nombre d’admis en lien avec l’Agence régionale de santé et le ministère, afin de correspondre aux besoins du territoire (accueil des stages, internats…). Un chiffre qu’il est difficile de connaître à l’avance, seules quelques universités le rendant public.

Les étudiants qui ont validé leur année de PASS ou de L.AS sans atteindre le seuil d’admissibilité dans les filières « santé » poursuivent logiquement leur cursus en 2e année de licence, dans leur mineure s’ils étaient en PASS ou dans leur majeure de L.AS. Ils pourront postuler une seconde fois en fin de 2e année, ou en fin de 3e année de licence. Le redoublement en PASS n’est pas possible.

  • Quelle voie offre le plus de places en 2e année ?

« En théorie, les universités régulent les flux d’entrée dans les différentes voies d’accès, donc les étudiants venant de PASS ou de L.AS ont les mêmes chances d’intégrer la 2e année », explique Claire Lanaspre.

En théorie seulement, car si l’objectif à court terme est d’intégrer la moitié d’étudiants en provenance de PASS et l’autre moitié de L.AS, cela n’a pas été possible l’an dernier. « La majorité des universités n’avaient pas assez de candidats de L.AS pour atteindre ce quota », confie Didier Samuel, doyen de la faculté de médecine de Paris-Saclay. Les universités avaient anticipé en demandant au ministère deux années de transition, avec un ratio 70 % de PASS et 30 % de L.AS. « Mais on n’a parfois même pas atteint 30 % pour les candidats de L.AS, donc on a réaugmenté le nombre d’admis via PASS pour ne pas avoir à réduire le nombre total d’admis », reconnaît le professeur Samuel.

Une proportion à relativiser, car le nombre de candidats est aussi beaucoup plus important en PASS. En 2021, 7 % des néobacheliers ont postulé en PASS, et 5 % en L.AS. « Peu d’étudiants se sont dirigés en L.AS car c’était la grande inconnue. Donc, il y a eu beaucoup moins de candidats que de places prévues pour eux. En pharmacie, en tout cas, toutes n’ont pas été pourvues, affirme Juliette Marat. Si les bacheliers voient qu’on a autant de chances d’aller en 2année en passant par une L.AS, le nombre de candidats augmentera. »

  • Faut-il faire une prépa ou du tutorat pour augmenter ses chances de réussite ?

Tout dépend de la manière dont le jeune travaille, et « de son autonomie », estime Claire Lanaspre. « Il ne faut pas que le temps d’efforts mis dans la prépa prenne le pas sur son année en cours. Mais avoir des cours supplémentaires et des examens blancs peut être stimulant pour certains. » Elisa Mangeolle renchérit : « Ce n’est pas indispensable. Cela peut être une aide, car cela apporte un cadre quand on arrive à la fac et qu’on est livré à soi-même. Mais il est possible de réussir sans cela, j’en suis la preuve. »

Il existe plusieurs types de préparation. Certains font une prépa pendant l’année de terminale. « Mais je ne suis pas sûre que ça soit dans l’intérêt du lycéen de se surcharger l’année du bac, et il risque d’arriver fatigué en PASS ou en L.AS, qui est une année éprouvante », estime Juliette Marat. D’autres optent pour une « année blanche », ou P0, après le bac, mais « on perd l’avantage en postulant sur Parcoursup un an après son bac, car la priorité est donnée aux nouveaux bacheliers », rappelle l’étudiante.

La prépa parallèle pendant l’année de PASS ou de L.AS peut être un vrai « plus » pour acquérir la méthodologie et les connaissances… à condition d’avoir le budget. Il faut compter entre 2 200 et 3 500 euros pour une prépa L.AS et entre 3 600 et 6 000 euros pour PASS. Une alternative efficace est le tutorat, organisé par les étudiants. Il est gratuit ou de quelques dizaines d’euros par an selon les universités. Autre argument en faveur du tutorat avancé par Elisa Mangeolle, vice-présidente chargée des tutorats à l’ANEMF : « En plus des cours, il y a un accompagnement dans l’orientation et le bien-être, et un suivi personnalisé des tutorés. » Un soutien psychologique nécessaire, dans ces filières exigeantes où les abandons sont nombreux.

Lire aussi : Dans le labyrinthe de l’accès aux études de santé

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