Déserts médicaux : en Île-de-France, plus de 63% de la population vit en zone rouge

INFO LE PARISIEN. C’est officiel : l’agence régionale de santé va annoncer à la fin du mois que la région capitale est devenue le premier désert médical en France. Les médecins libéraux dénoncent une «mise en danger des patients». Selon les chiffres de l’Union régionale des professionnels de santé, plus de 96% des Franciliens font face à des difficultés.

«Un médecin qui part en retraite c’est au moins 1500 patients qui se retrouvent sans solution», alerte l'Union régionale des professionnels de santé (illustration). LP/Julien Barbare
«Un médecin qui part en retraite c’est au moins 1500 patients qui se retrouvent sans solution», alerte l'Union régionale des professionnels de santé (illustration). LP/Julien Barbare

    Des jours voire des semaines avant de décrocher un rendez-vous chez le docteur ? Impossible de trouver un médecin traitant alors que vous venez de déménager ? C’est malheureusement « normal ». L’Île-de-France vient officiellement de décrocher le titre peu enviable de premier désert médical français devant le Centre Val-de-Loire. L’ARS (agence régionale de santé) confirmera ce triste constat dans son prochain zonage de la région qui sortira à la fin du mois.

    Mais déjà, l’URPS (Union régionale des professionnels de santé), syndicat qui représente 20 800 médecins libéraux dans la région, a rendu public les chiffres ce mercredi : 62,4 % de la population francilienne vit dans une zone rouge appelée ZIP, comprenez une zone d’intervention prioritaire. C’est-à-dire les zones les moins bien dotées en médecins généralistes. Si on rajoute les personnes qui vivent dans la catégorie « orange », c’est 96,3 % de la population d’Île-de-France qui doit faire face à des difficultés. Ces dernières se mesurent principalement dans le temps d’attente pour décrocher un rendez-vous. Un constat partagé par la Métropole du Grand Paris, partenaire de l’UPRS dans ses propositions pour améliorer la situation. « La Métropole du Grand Paris fait de la santé un axe majeur de sa politique, indique le président de la Métropole Patrick Ollier. Le travail que nous débutons aujourd’hui avec les médecins de l’URPS Île-de-France, nous permettra d’aller plus loin, avec les Maires et les élus chargés de la santé, pour permettre un accès aux soins indispensable aux métropolitains. Par ailleurs, dans le cadre de la 3e édition d’« Inventons la Métropole du Grand Paris », il sera demandé aux groupements candidats au concours d’intégrer autant que possible des locaux médicaux dans leur programmation.»