Autisme : pourquoi les demandes de diagnostic explosent chez les adultes

Depuis trois ans, il y trois fois plus de demandes pour des adultes au centre spécialisé de la Pitié-Salpêtrière, à Paris (XIIIe). Notamment parce que beaucoup de gens, souvent mal orientés ou mal renseignés, sont persuadés d’être autistes sans l’être. Problème : cela provoque un engorgement.

L'hôpital de la Pitié-Salpêtrière abrite le Centre de diagnostic et d'évaluation autisme adultes (CDEAA), l'un des trois lieux de ce type en Ile-de-France. LP/Olivier Boitet
L'hôpital de la Pitié-Salpêtrière abrite le Centre de diagnostic et d'évaluation autisme adultes (CDEAA), l'un des trois lieux de ce type en Ile-de-France. LP/Olivier Boitet

    « On passe notre temps à recevoir des gens qui ne sont pas autistes et qui nous font des demandes insistantes », lâche sans détour cette professionnelle. Assez récent depuis quelques années, ce phénomène provoque l’engorgement de nombreux centres de diagnostic de l’autisme, notamment en Île-de-France où il existe trois centres experts — un à Versailles et un à Créteil, intégrés au réseau de la fondation FondaMental, ainsi qu’un autre à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, conventionné avec le Craif (Centre de ressources autisme Île-de-France).

    Dans ce dernier centre, « il peut y avoir un délai de six mois avant d’être reçu, mais cela dépend vraiment des périodes de l’année. Par exemple, il suffit qu’il y ait des reportages à la télévision pour que nous soyons débordés de demandes », relate-t-on au Craif. « Au départ, les centres créés entre 2000 et 2010 étaient dédiés aux enfants, contextualise Hélène Vulser, psychiatre et responsable du centre de l’hôpital Pitié-Salpêtrière. Puis nous avons eu de plus en plus de demandes d’adultes. »