Paris : des baskets pour un emploi, la méthode innovante de recrutement qui paye

L’association parisienne Pass’Sport pour l’Emploi organisait ce lundi une session de recrutement particulière avec Dalkia et Enedis, filiales d’EDF. Alliant sport et recrutement, ils espèrent attirer de nouveaux profils éloignés de l’emploi.

Les coachs de Pass'Sport pour l'emploi observent les candidats et évaluent leurs qualités comportementales.
Les coachs de Pass'Sport pour l'emploi observent les candidats et évaluent leurs qualités comportementales.

    Entre CV et lettre de motivation, candidats et recruteurs de contrat d’alternance sont dans les starting-blocks. Ce lundi, ils ont chaussé les baskets de sport pour participer à une méthode innovante de recrutement, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. L’association parisienne Pass’Sport pour l’emploi, fondée en 2017 par le chef Thierry Marx et le sportif Benoit Campargue se joint à EDF pour allier sport et recrutement. Pour Abdellah, un candidat de 31 ans « pas de pression ». Déjà diplômé, il espère poursuivre avec un poste d’alternant : « Devant l’employeur, la pression est plus importante, là, on est vraiment plus libre. » complète-t-il souriant.

    Les valeurs plus que le diplôme

    Ce lundi était une grande première pour EDF, mais pas pour l’association Pass’Sport pour l’emploi qui a déjà collaboré avec la RATP ou l’Ifria, institut de formation en agroalimentaire. La centaine de candidats présente sur la journée enchaîne les circuits sportifs sous l’œil avisé de coachs de l’association. Une bonne manière de « recruter sur des valeurs plutôt que sur des diplômes » pour Catherine Mundubeltz, déléguée emploi pour EDF. Elle explique les difficultés de son groupe à attirer des profils bac ou bac + 2, surtout en Île-de-France, qui représente un quart des effectifs. Après un court échauffement, les participants circulent dans les ateliers : levée de poids, coordination mais aussi esprit d’équipe et mémorisation. Chloé Manen, chargée de développement RH pour Dalkia Île-de-France précise : « Cet évènement n’est pas réservé aux sportifs. C’est une évaluation des compétences transverses : la mémoire, l’esprit d’équipe, la coordination,… ». La grille d’évaluation a été instaurée par l’association en fonction des besoins des recruteurs, Dalkia et Enedis. À la fin se dessine une araignée de compétences, plus ou moins large en fonction des qualités de chacun. Même le bonjour et le sourire de l’arrivée sont pris en compte. « Le sport est ici un outil plus qu’une performance, décrypte Lydia Bouchardon, directrice générale de Pass’Sport pour l’emploi. On s’est rendu compte qu’on peut voir vraiment beaucoup de choses en observant les participants faire du sport. On observe qui abandonne et on voit le surpassement, l’attitude, c’est un vrai complément du job dating ». Car après la séance de sport, chaque candidat a quelques minutes pour déposer son CV et s’entretenir avec les recruteurs.

    Une nouvelle façon de découvrir les candidats

    Une bonne manière pour les candidats, souvent éloignés de l’emploi, de se présenter sous leur meilleur jour : « Étant timide, je me sens beaucoup plus ouvert après avoir fait du sport » avoue Sam. Ce quadra sportif cherche un poste en alternance pour poursuivre en BTS après sa reconversion. Il ne cache pas son envie de gravir les échelons pour devenir chef de projet. Les candidats présents ont été présélectionnés par Pôle emploi, la Mission locale de Paris et l’Éducation nationale. Hissam, 20 ans, BTS en poche, aimerait poursuivre en licence pro. Il espère obtenir un poste de dessinateur/projeteur et est ravi : « C’est plus vivant qu’un entretien classique. Les gens ici sont super à l’aise. ». À 36 ans, Adjo était opticienne. Elle est la seule femme courageusement présente lors de la session matinale pour se porter candidate, et elle ne manque pas d’ambition : « On est obligés de partir du bas de l’échelle, c’est ce que je compte faire. Parce que je sais que ça dérange que je sois une femme. » Elle espère devenir cheffe de chantier, et ça semble bien parti pour elle. « Tous les recruteurs l’attendent » conclue Catherine Mundubeltz.

    Ce mardi le salon des services à la personne et de l’emploi à domicile se tient en ligne et mi-avril, le salon de jeunes emploi d’avenir aura lieu mi-avril au Paris Event Center à la Villette (XIXe). Deux nouvelles occasions de décrocher un CDD ou un CDI.