Contrat d’engagement : la dernière promesse de Macron pour l’emploi des jeunes lancée ce mardi

Le dispositif annoncé en novembre sera mis sur les rails ce mardi avec de premières signatures au centre commercial de Rosny 2 en présence de la ministre Elisabeth Borne, tandis que sept ou huit autres ministres se déplaceront en région.

Le Premier ministre Jean Castex et la ministre du Travail Elisabeth Borne avaient détaillé le dispositif du Contrat d'engagement jeune le 2 novembre à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). AFP/Julien De Rosa
Le Premier ministre Jean Castex et la ministre du Travail Elisabeth Borne avaient détaillé le dispositif du Contrat d'engagement jeune le 2 novembre à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). AFP/Julien De Rosa

    L’exécutif a beau avoir la tête tournée vers l’Ukraine, la gestion des affaires courantes intérieures doit continuer. C’est dans ce contexte que le dernier dispositif phare de la lutte contre le chômage des jeunes sera lancé, ce mardi 1er mars : le Contrat d’engagement jeune, avec comme cible les « décrocheurs ». La ministre du Travail Élisabeth Borne sera présente au centre commercial de Rosny 2 (Seine-Saint-Denis) en présence du Premier ministre Jean Castex pour signer les premiers contrats. Au même moment, sept ou huit autres de ses collègues ministres dérouleront la même séquence en région.

    Le choix du lieu de lancement pour la dernière promesse faite par le candidat Macron en 2017 peut surprendre, mais ne tient pas du hasard. « C’est un centre visible et bien identifié par les jeunes que nous devons aller chercher, où se trouve Yookan, un lieu dédié à l’insertion professionnelle soutenu par Pôle emploi », fait valoir le ministère du Travail.

    Avec ce lancement, le gouvernement « a quand même tenu à marquer le coup », susurre-t-on à un moment où les préoccupations de l’exécutif se portent vers les enjeux internationaux.

    Les ambitions initiales revues à la baisse

    De quoi s’agit-il ? Le dispositif n’a pas grand-chose à voir avec un revenu universel ou un RSA jeunes. Et la voilure a été bien réduite par rapport aux intentions premières du revenu d’engagement : plus question de viser tous les jeunes sans emplois, ni formation. « Nous avons déjà mis en place le plan Un jeune, une solution qui a bénéficié à quatre millions d’entre eux depuis juillet 2020 », répond l’entourage d’Élisabeth Borne.

    Avec ce contrat, l’objectif est de ramener sur le chemin de l’emploi quelque 400 000 jeunes parmi ceux qui en sont le plus éloignés, ou de les diriger vers les structures censées les aider que la plupart ne connaissent pas. Dès mardi 1er mars, ils « pourront bénéficier de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine pour découvrir un métier, se former, trouver un apprentissage ou un emploi », avait détaillé Emmanuel Macron début novembre dernier.

    Il s’agit d’un contrat « droits et devoirs » — un principe se référant à « la valeur travail », marqueur cher au président, dans lequel les jeunes de moins de 26 ans « sans formation ni emploi depuis plusieurs mois » pourront recevoir jusqu’à 500 euros par mois. La condition est de s’engager « avec assiduité » dans un parcours de formation. L’accompagnement intensif est assuré par un conseiller de Pôle emploi ou des missions locales. Si le jeune ne respecte pas ses engagements l’allocation pourra être suspendue ou supprimée.

    Un maximum de 500 euros par mois

    Ce contrat va remplacer la garantie jeune et d’autres dispositifs, soit 300 000 bénéficiaires qui vont basculer automatiquement dans le Contrat d’engagement jeune à compter du 1er mars. Quant aux 100 000 contrats restants, tous les jeunes sans emploi ni formation âgés de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans pour les personnes handicapées) pourront y prétendre. Ce contrat sera inscrit dans le Code du travail, ce qui permet de pérenniser le dispositif et chaque année un budget devra y être affecté.



    Le montant de l’allocation sera modulable en fonction de l’âge, de la situation du jeune et des parents. Le montant est de 500 euros maximum par mois si le jeune est fiscalement détaché du foyer de ses parents (dont les revenus ne seront pas pris en compte). Les jeunes rattachés à un foyer imposable de tranche 1 (revenus annuels de 10 225 euros à 26 069 euros) pourront percevoir 300 euros par mois. L’allocation peut aussi être versée de façon dégressive si le jeune a une autre source de revenus, mais dans la limite totale de 500 euros par mois.