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Enquête

Phobie scolaire, l’autre lutte des classes

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L’Education nationale a lancé une enquête sur ce trouble anxieux aux origines multiples qui touche davantage d’élèves depuis la crise sanitaire. Une souffrance encore incomprise par les personnels éducatifs.
par Marlène Thomas
publié le 14 mars 2022 à 21h40
(mis à jour le 15 mars 2022 à 10h31)

Chaque matin, c’est le même rituel. Vanessa conduit son fils Louis (1), 12 ans, devant le collège, pétrie du même espoir : qu’il arrive à franchir le seuil de l’établissement. «Il met son masque, prend son cahier de liaison, met sa main sur la poignée mais n’arrive pas à sortir de la voiture», témoigne cette accompagnante éducative et sociale de 50 ans, qui vit à Tournon-sur-Rhône (Ardèche). Vomissements, maux de ventre… Vanessa a d’abord craint un problème physique. Une batterie d’examens médicaux plus tard, un diagnostic a été posé par une psychologue : Louis souffre de phobie scolaire. La déscolarisation, progressive, a commencé début 2021. Un mal-être soudain. Depuis la rentrée des vacances de Noël, le collégien n’a pas remis un pied dans sa classe de cinquième. Aussi appelée «trouble anxieux scolaire» ou «refus scolaire anxieux», parfois englobée sous le vocable fourre-tout de «décrochage», la phobie scolaire est caractérisée par «une peur extrême, irrationnelle d’aller à l’école, l’enfant se met à avoir des réactions d’anxiété massive ou de panique quand on essaie de le forcer à y aller», résume la docteure Laelia Benoit, pédopsychiatre spécialiste de la phobie scolaire et chercheuse en sociologie à l’université de Yale (Etats-Unis). Le témoignage d’une souffrance morale nécessitant une prise en charge psychiatrique ou psychologique.

Dans le monde d’avant, le taux de phobie scolaire avoisinait les 2 % d’enfants scolarisés, selon la spécialiste. Dans le sil

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