Enseignants, agents d’entretien... ces métiers qui vont recruter le plus d’ici 2030

La dernière projection effectuée par le ministère du Travail et France Stratégie permet d’anticiper les besoins en recrutement qui seront les plus forts d’ici une dizaine d’années. Parmi les postes les plus concernés : les agents d’entretien et les enseignants.

488 000 postes d'agents d'entretien seraient à pourvoir d'ici 2030 selon le panorama chiffré de la Dares et de France Stratégie. /Warchi
488 000 postes d'agents d'entretien seraient à pourvoir d'ici 2030 selon le panorama chiffré de la Dares et de France Stratégie. /Warchi

    Les « business developers » ou les consultants data ne seront pas les seuls recherchés sur le marché du travail à l’horizon 2030. Si ces métiers figurent parmi ceux qui montent le plus selon une étude publiée récemment par le réseau social LinkedIn, d’autres plus traditionnels, et non moins essentiels, vont continuer à recruter massivement.

    Dans le rapport qu’ils publient ce jeudi sur Les métiers en 2030, la Dares - le service statistique du ministère du Travail - et l’institution publique rattachée au Premier ministre France Stratégie dévoilent les résultats du quatrième exercice de prospective auquel ils se sont livrés. Basé sur l’analyse de 83 métiers dans 37 secteurs, et sur les évolutions attendues « au niveau démographique, économique, technologique ou environnemental », leur scénario anticipe un total de 800 000 postes à pourvoir chaque année d’ici 2030. « Près de 90 % d’entre eux seront liés à des remplacements de départ à la retraite », précisent les deux organismes.

    Davantage d’enseignants que d’ingénieurs en informatique

    Parmi les plus concernés : les agents d’entretien (488 000 postes à pourvoir entre 2019 et 2030, dont 462 000 départs en fin de carrière), les enseignants (329 000 postes dont 328 000 départs), les aides à domicile (305 000 postes dont 207 000 départs), mais aussi les conducteurs de véhicules et les aides-soignants.

    Un million de postes nouveaux seraient par ailleurs créés selon ce panorama chiffré, avec une forte dynamique chez les ingénieurs de l’informatique (+ 26 % par rapport à 2019), les infirmiers et sages-femmes (+ 18 %), les aides-soignants (+ 15 %), les cadres commerciaux et technico-commerciaux (+ 17 %). Mais les besoins de recrutement dans ces secteurs seraient au final moins élevés que ceux dans lesquels les seniors s’apprêtent à quitter le marché de l’emploi.



    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y aurait en effet, au cours des dix prochaines années, « plus de postes d’enseignants à pourvoir (même si le volume est censé rester stable) que de postes d’ingénieurs en informatique (en développement mais beaucoup moins concernés par les départs à la retraite) », soulignent les auteurs du rapport.

    Un « excès de main-d’œuvre » parmi les vendeurs

    Nouveauté par rapport au précédent exercice de projection sur Les métiers en 2022, la Dares et France Stratégie ont effectué un chiffrage des métiers vers lesquels les jeunes pourraient s’orienter au moment d’entamer leur carrière. Celui-ci fait apparaître un fort déséquilibre dans les métiers dits « de première expérience » comme celui de vendeur, attendu « en excès de main-d’œuvre » d’ici dix ans. Idem dans les professions liées au paramédical, où les candidats à l’embauche seraient « assez, voire trop nombreux ».



    Les recrutements s’annoncent plus délicats pour les aides à domicile, les agents d’entretien, les conducteurs de véhicule, les manutentionnaires, les ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment. « La résorption de ces déséquilibres dépendra de la capacité à renforcer l’attractivité de ces métiers pour les jeunes, à faciliter les reconversions, à former des chômeurs ou à favoriser l’entrée sur le marché du travail des inactifs ou des immigrés », observent les auteurs de ce rapport qui vise à « permettre d’orienter la main-d’œuvre vers les métiers de demain ».